En Egypte, la famille du photojournaliste Shawkan attend son procès avec inquiétude. En mars dernier, le parquet a requis la peine capitale pour acte de terrorisme pour le jeune homme.
La photo de Mahmoud Abou Zeid trône dans le salon de ses parents. Il y a aussi des clichés pris par le jeune photojournaliste.
Ce samedi, la justice va rendre son verdict sur le sort de celui qui est surnommé Shawkan. Avec plus de 700 autres détenus, il risque la peine de mort par pendaison.
Sa mère est inquiète.
"Shawkan n'a rien à voir avec tout cela, il est journaliste, il n'est affilié à aucun mouvement. Il avait juste son appareil photo et prenait des clichés.... il n'avait pas d'arme." REDA MAHROUS, mère du photojournaliste Shawkan.
C'était le 14 Aout 2013. Les partisans de Mohamed Morsi manifestent pour son retour à la présidence. Les forces de l'ordre chargent. Elles dispersent la foule dans une violence inouïe. Plus de 2.000 personnes sont tuées. Shawkan est sur place, il couvre l'événement.... il est arrêté. Depuis 5 ans, il croupi en prison. En mars dernier, le parquet a requis la peine capitale pour acte de terrorisme.
"Nous espérons que le procès sera juste, qu'il n'y aura pas d'injustice ou d'abus, que ce sera un procès équitable parce qu Shawkan est un homme qui a été lésé, au bout du compte. Et le journalisme n'est pas une insulte ou un crime." ABDEL SHAKOUR ABU ZEID, père du photojournaliste Shawkan.
La plupart des co-accusés de Shawkan sont des Frères musulmans.... aucun n'a droit à un procès individuel. Depuis l'arrivée au pouvoir du général Al Sissi, la justice menace de plus en plus la liberté de la presse. Une loi antiterroriste impose aux journalistes de se plier à la version du gouvernement concernant les attentats.
Depuis sa cellule, Shawkan a déclaré....
« Je paie aujourd'hui le prix de ma passion par ma vie. Mais sans la photographie, une part de moi-même manquerait. »