Fil d'Ariane
"Au total, dix candidats ont présenté des dossiers de candidature à l'élection présidentielle. (Ils) ont été soumis à une analyse approfondie sur la base principalement de la Constitution et du code électoral", déclarait en mars à Bujumbura le président de la Ceni, Pierre-Claver Kazihise.
Six candidats ont vu leurs "dossiers acceptés", a ajouté M. Kazihise. Parmi eux, se trouvent le général Evariste Ndayishimiye, candidat du parti CNDD-FDD au pouvoir, et Agathon Rwasa, candidat du Conseil national pour la liberté (CNL), le principal parti d'opposition.
Les candidatures de l'actuel premier vice-président Gaston Sindimwo, du parti Uprona dominé par la minorité tutsi, et de Léonce Ngendakumana, du Frodebu, le parti ayant remporté les premières élections démocratiques au Burundi en 1993, ont également été retenues.
Enfin, la Ceni a validé les candidatures de deux indépendants, Francis Rohero et Dieudonné Nahimana.
La commission n'avait pas donné la raison du rejet des dossiers de l'ancien président de transition de Jacques Bigirimana, candidat du parti FNL proche du pouvoir, d'Anicet Niyonkuru, candidat du parti d’opposition CPD récemment rentré d'exil, et de Valentin Kavakure, jeune candidat du petit parti FPN.
La candidature de l'ancien vice-président de la République du Burundi (2001 à 2003), puis président (2003 à 2005), Domitien Ndayizeye, avait aussi été rejetée. Elle a été la seule acceptée après le 10 mars par la Cour constitutionnelle.
Il représente la coalition d'opposition Kira-Burundi.
La campagne pour la présidentielle a commencé ce lundi 27 avril. Elle devrait prendre fin le 17 mai, selon un décret présidentiel.
Elle commence à 06H00 (04H00 GMT) et se termine à 18H00 chaque jour, "toute propagande" en dehors de la période fixée étant interdite.
Le parti au pouvoir du président Pierre Nkurunziza, le CNDD-FDD, a lancé en grande pompe sa campagne à Bugendana, dans la province de Gitega (centre), où il a réuni des milliers de personnes, comme on peut le voir ici :
Le président Pierre Nkurunziza, au pouvoir depuis 2005, avait surpris en annonçant en juin 2018 qu'il ne se présenterait pas à sa succession en 2020, alors que la nouvelle Constitution modifiée par référendum le lui permettait.
L'annonce en avril 2015 de sa candidature à un troisième mandat avait plongé le Burundi dans un cycle de violences et de violations massives des droits humains qui ont fait 1.200 morts et déplacé plus de 400.000 personnes, selon les estimations de la Cour pénale internationale, laquelle a ouvert une enquête.