Fil d'Ariane
"Nous avons stabilisé notre pays et avons beaucoup progressé pendant dix ans. Nous avons une expérience de l’État (...) J’ai été au cœur des grandes décisions, et je sais ce qui a fonctionné ou non". Quand, en novembre 2020, l'hebdomadaire Jeune Afrique demande à Mohamed Bazoum comment il souhaite convaincre les Nigériens de voter pour lui, sa réponse ressemble à un bilan du président sortant. Inutile pour cet homme de 60 ans de cacher son statut de dauphin de Mahamadou Issoufou. Les deux hommes sont proches depuis trois décennies et, au cours des deux mandats d'Issoufou, Bazoum a été aux premières loges, en tant que chef de la diplomatie d'abord de 2011 à 2015 puis comme très influent ministre d’État, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique entre avril 2016 et juin 2020. Entres ces deux postes, il est -entre 2015 et 2016- ministre d’État à la présidence, chargé de porter la réélection de Mahamadou Issoufou.
Le parcours politique de Mohamed Bazoum commence dans les années 80. Né en 1960 dans la région de Diffa au sein de la tribu des Ouled Slimane, ultraminoritaire au Niger, il part étudier la philosophie à Dakar à l'aube des années 80. Rentré au pays diplôme en poche, devenu professeur, il adhère au Syndicat national des enseignants du Niger puis devient l'un des leaders de l’Union syndicale des travailleurs du Niger, au titre de laquelle il prend part à la Conférence nationale en 1991. A l'époque, le Niger, comme nombre de pays du continent africain, se voit contraint de desserrer l'étau et s'ouvrir au multipartisme. Quelques mois avant la Conférence nationale, Bazoum a créé un parti, le PNDS (Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme) avec Mahamadou Issoufou. Contraint à organiser la conférence sous la pression de la rue, le général Ali Saïbou acceptera ensuite d'ouvrir une période de transition.
Mohamed Bazoum, tout juste trentenaire, entre au gouvernement au poste de secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères. Deux ans plus tard, le PNDS remporte les législatives. Le président Mahamane Ousmane se voit contraint à la cohabitation. Mohamed Bazoum est ministre des Affaires étrangères dans un gouvernement emmené par Hama Amadou, future bête noire du régime de Mahamadou Issoufou. Mais un an plus tard, le 27 janvier 1996, Mahamane Ousmane est défait par un coup d'Etat emmené par le colonel Ibrahim Baré Maïnassara, et Bazoum entre durablement dans l'opposition. D'autant qu'en 1999, après l'assassinat de Baré, Mamadou Tandja remporte la présidentielle et restera dix années au pouvoir.
Bazoum, lui, retrouvera alors les bancs de l'Assemblée nationale. C'est avec l'élection de son vieil ami Mahamadou Issoufou que Mohamed Bazoum revient au premier plan. Figure incontournable de la décennie Issoufou, son passage à la sécurité intérieure a laissé des souvenirs amers à la société civile. En 2018, une vingtaine de militants de différentes associations sont ainsi arrêtés pour avoir manifesté contre une loi de finances jugée "antisociale". Deux ans plus tard, en mars 2020, nouvelles arrestations lors de rassemblements contre la corruption. Trois militants ne seront libérés que début octobre après plus de six mois de détention.
Pour Bazoum, la société civile n'est en fait qu'une opposition déguisée.
M. Abdallah Souleymane, du parti « Niger En Avant » (NIGERENA) ;
M. Abdoul Kadri Oumarou Alfa, du Groupement GAYYA ZABBE ;
M. Amadou Boubacar Cissé, de l’Union pour la Démocratie et la République (UDR TABBAT) ;
M. Amadou Issoufou Saïdou, Candidat Indépendant ;
M. Amadou Ousmane, du parti ADEN Karkara ;
M. Djibril Baré Maïnassara, de l’Union des Forces Populaires pour la Démocratie et le Progrès (UDFP SAWABA) ;
M. Hamidou Mamadou Abdou, du Rassemblement National Africain (RANAA) ;
M. Hassane Barazé Moussa, de l’Alliance Nigérienne pour la Démocratie et le Progrès (ANDP-Zaman Lahiya);
M. Ibrahim Gado, du Conseil Républicain pour le Progrès et la Démocratie (CRPD-SULHU) ;
M. Idi Ango Ousmane, de l’Alliance pour la Démocratie et la République (ADR-Mahita) ;
M. Idrissa Issoufou, du Mouvement Citoyen pour le Développement (MCD, Jarumin Talakawa) ;
M. Intinicar Alhassane, du Parti Nigérien pour la Paix et le Développement (PNPD AKAL KASSA)
M. Ismael Oumarou Idé, du FANN-Niger Kama Kanka
M. Kané Kadaouré Habibou, de Synergie des Démocrates pour la République (SDR-Sabuwa) ;
M. Mahaman Hamissou Moumouni, du Parti pour la Justice et le Développement (PJD-Hakika);
M. Mamadou Doulla Talata, de RSP A’Adili ;
M. Mounkaila Issa, du Rassemblement Nigérien pour la Démocratie et la Paix (RNDP- Aneima Bani zoumbou) ;
M. Moustapha Mamadou Moustapha, de PRPN Haskin Gari ;
M. Nayoussa Nassirou, de CDPS Cigaban Kassa ;
M. Omar Hamidou Tchiana, de l’Alliance des Mouvements pour l’Emergence du Niger (AMEN-AMIN);
M. Oumarou Abdourahamane, de l’UNPP Incin Africa ;
M. Oumarou Malam Alma, du Rassemblement pour la Paix et le Progrès (RPP-Farilla) ;
M. Sagbo Adolphe, de PS Imani ;
M. Souleymane Garba, de PNC Mulura.