Élection présidentielle au Nigeria : l'opposition conteste les résultats et dénonce des "manipulations massives"

Les deux principaux partis d'opposition au Nigeria réclament l'annulation de l'élection présidentielle qui s'est tenue le 25 février. Les résultats, encore partiels, donnent une légère avance au candidat du pouvoir (APC), Bola Tinubu. Le Parti démocratique du peuple (PDP) et le Parti travailliste (LP) réclament l'organisation d'un "nouveau scrutin", dénonçant des "manipulations massives des résultats".
 
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ELECTION NIGERIA PRESIDENTIELLE
AP Photo/Sunday Alamba
Des habitants de Lagos passent devant des affiches du candidat à l'élection présidentielle, Bola Tinubu.
 
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Au QG du parti APC à Abuja
© AP Photo/Ben Curtis
Au QG du parti APC à Abuja, un homme chargé de la sécurité devant une photo de son candidat Bola Tinubu crédité d'une légère avance par la Commission électorale nationale.
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Les résultats  du scrutin proclamés officiellement par la Commission électorale nationale (Inec) jusque-là donnent une légère avance au candidat du parti au pouvoir (APC), Bola Ahmed Tinubu. Ils ne concernent que 14 États sur 36, sans compter le territoire de la capitale fédérale Abuja.

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"L'élection est irrémédiablement compromise et nous avons totalement perdu confiance dans l'ensemble du processus", ont déclaré lors d'une conférence de presse conjointe les représentants du Parti démocratique du peuple (PDP) et du Parti travailliste (LP), exigeant que "ce simulacre d'élection soit immédiatement annulé".

"Manipulations massives"

"Nous appelons également à la tenue d'une nouvelle élection", ont-ils ajouté par la voix de Julius Abure, le président du LP.

Dénonçant des "manipulations massives", ils estiment que les résultats déjà connus "ne reflètent pas les souhaits et les aspirations des Nigérians" tels qu'exprimés dans les urnes. Ils demandent aussi "un vote de défiance" à l'encontre du président de l'Inec, Mahmood Yakubu, et appellent le président sortant Muhammadu Buhari "à tenir la promesse faite aux Nigérians de laisser comme héritage des élections libres, équitables, transparentes et crédibles".

"Président Buhari, c'est le moment du grand test de votre intégrité. Utilisez votre position pour sauver les Nigérians de cette gabégie électorale", ont-ils lancé.

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Plus de 87 millions d'électeurs ont voté le 25 février  pour choisir parmi 18 candidats le prochain président du Nigeria, plombé par une économie en berne, les violences récurrentes de groupes armés et de bandits, ainsi qu'un appauvrissement généralisé de la population.

Trois favoris

La course à la présidentielle est très serrée entre trois favoris: Bola Tinubu mène jusque-là avec plus de 4,1 millions de voix, contre 3 millions de voix pour Atiku Abubakar du PDP, le principal parti d'opposition.

Peter Obi (LP), dont la popularité auprès de la jeunesse, qui le voit comme intègre et compétent, a pris tout le monde de court, a jusqu'ici remporté 1,6 million de voix.

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Peter Obi en tête à Lagos

Il a créé la surprise en remportant l'État-clé de Lagos, fief du parti au pouvoir, selon les premiers résultats de la présidentielle donnés dans la soirée du 27 février. Lagos, bouillonnante capitale économique, compte le plus grand nombre d'électeurs inscrits du pays, plus de sept millions, et constitue le bastion du candidat de l'APC (au pouvoir) Bola Tinubu, 70 ans, qu'il a gouverné de 1999 à 2007.

Mais selon les résultats de la Commission électorale nationale (Inec), il y est légèrement devancé, de moins de 10.000 voix, par Obi qui remporte 46% des suffrages. Pour Peter Obi, "c'est une victoire importante, car Tinubu est chez lui à Lagos", a commenté Idayat Hassan, directrice du Centre pour la démocratie et le développement (CDD) à Abuja. Selon elle, "l'élection de 2023 redéfinit la machine politique au Nigeria".

Très populaire auprès d'une partie de la jeunesse, Peter Obi, candidat du Parti travailliste (LP), parvient ainsi à s'imposer comme un challenger crédible face aux deux partis (APC et PDP) qui gouvernent le Nigeria depuis plus de 20 ans.

Et pour la première fois depuis le retour à la démocratie en 1999, le pays pourrait connaître une présidentielle à deux tours.