Election présidentielle en Tunisie : début de la campagne électorale pour le second tour

La campagne électorale pour le second tour de la présidentielle débute ce jeudi 26 septembre 2019, dans un contexte fébrile. Le scrutin, prévu le 13 octobre, opposera l'universitaire Kais Saied et le candidat toujours en prison, l'homme d'affaires Nabil Karoui.
 
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Début campagne électorale en tunisie
Des manifestantes soutenant, le 21 septembre, le candidat tunisien à la présidentielle toujours en prison : Nabil Karoui. 
©AP Photo/Mosa'ab Elshamy
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L'instance électorale tunisienne (Isie) a confirmé la date du dimanche 13 octobre pour le second tour de l'élection présidentielle. Alors que la campagne électorale pour le second tour commence aujourd'hui en Tunisie, l’un des candidats, Nabil Karoui est toujours en prison.

En effet, la cour d’appel de Tunis a rejeté, mardi 1er octobre, sa demande de libération. Il s’agit du quatrième refus pour les avocats de l’homme d’affaires tunisien et candidat à l’élection, qui a été arrêté le 23 août 2019 pour suspicions de blanchiment d’argent et d’évasion fiscale. 

Face à lui, Kais Saied, conservateur, arrive en tête des sondages pour le moment, avec 18,4% d'intentions de vote. 

Avec un candidat en prison, la question de la tenue d'un second tour commence à se poser. Le président de l’instance Isie, Nabil Baffoun, a déclaré au quotidien tunisien La Presse que “le processus électoral est irréversible”, car les délais constitutionnels imposent qu’une élection anticipée doit avoir lieu dans les trois mois après l’investiture du président par intérim.

Néanmoins, il espérait une libération du candidat. “L’Isie devait aider Nabil Karoui à s’exprimer avec les journalistes et les électeurs et à participer à des débats depuis sa prison”, a-t-il affirmé. Le quotidien tunisien s’inquiète du principe d’égalité de chances entre les deux candidats suite à cette “situation kafkaïenne”

Une décision politique ?

Pour les partisans de Qalb Tounes (“Au coeur de la Tunisie), le parti de Nabil Karoui, la décision de ne pas libérer leur candidat est purement politique. Le porte-parole Oussama Khlifi a déclaré au Monde : “Nous ne doutons pas de la justice, mais la catastrophe et la mascarade continuent et menacent le processus démocratique”

Entre les deux tours de cette élection présidentielle se tiendront les élections législatives ce dimanche 6 octobre. Le quotidien français Le Monde révèle d’ailleurs qu’en vue de ces législatives, des négociations auraient été envisagées entre la formation de Nabil Karoui, et le parti Ennahdha, principal concurrent de Qalb Tounes dans la course au Parlement. Convaincu que sa libération était proche, le candidat emprisonné aurait refusé l’offre de ses opposants.