Fil d'Ariane
Il a été Premier ministre d'Abdelaziz Bouteflika. Le voici aujourd'hui président. Abdelmajid Tebboune remporte l'élection présidentielle de ce jeudi 12 décembre 2019. Election dès le 1er tour avec 58,15 % des voix selon l'ANIE, l'autorité des élections. Un scrutin largement contesté par une grande partie des Algériens.
Il était l'un des deux anciens Premiers ministres candidats. Si Ali Benflis prétendait incarner l’opposition, Abdelmajid Tebboune se présentait lui comme “indépendant”. Indépendant ? A 73 ans, il a été haut fonctionnaire, puis plusieurs fois wali, c’est à dire un préfet, autant dire un homme du sérail. En 1999, quand Bouteflika parvient au pouvoir, Tebboune est nommé ministre de la Communication.
Tout au long de la décennie 2000, il fera des allers-retours au gouvernement, mais ne s’éloignera jamais beaucoup du président qu’il représentera dans plusieurs missions à l’étranger.
Point d’orgue de sa carrière gouvernementale, en mai 2017 il prend les rênes du gouvernement. Il restera trois mois à ce poste avant d’être limogé abruptement sur fond de lutte des clans. Une opération mains propres initiée par son gouvernement sera interprétée comme du harcèlement à l’encontre d’un certain nombre de grands patrons et lui vaudra même, fait inhabituel, un recadrage brutal de la part du président.
L'Algérie a donc maintenant un président élu. Mais une grande partie de la population rejetait cette élection présidentielle. Depuis février dernier, le Hirak demande un changement de système. Changement que n'incarne pas, à ses yeux, Abdelmajid Tebboune.
Le scrutin a d'ailleurs été marqué par une abstention record : seuls 41,14 % des inscrits se sont rendus aux urnes. En 2014, lors de l'élection d'Abdelaziz Bouteflika pour un 4e mandat, un peu plus de la moitié avaient voté (50,70% selon les chiffres officiels).
La journée de jeudi a également été marqué par des manifestations dans les rues d'Alger la capitale, malgré un important dispositif policier. En Kabylie, les opérations de vote ont également été perturbées.
Abdelmajid Tebboune : 58,15 %
Abdelkader Bengrina : 17,38%
Ali Benflis : 10,55%
Azzedine Mihoubi : 7,26%
Abdelaziz Belaid : 6,66%