En Côte d'Ivoire, Hamed Bakayoko nommé Premier ministre par Alassane Ouattara

Sans grande surprise, le ministre de la Défense de Côte d'Ivoire, Hamed Bakayoko, a été nommé ce jeudi 30 juillet au poste de Premier ministre. Il succède à Amadou Gon Coulibaly décédé le 8 juillet dernier et dont il assurait l'intérim.

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Hamed Bakayoko
Hamed Bakayoko, alors ministre de la Défense, le 8 janvier 2020 lors du Conseil des ministres.
© REUTERS/Luc Gnago
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"Le président de la République a procédé à la signature d'un décret portant nomination de M. Hamed Bakayoko en qualité de Premier ministre", tout en conservant le portefeuille de la Défense, selon le communiqué de la présidence.

A 55 ans, Hamed Bakayoko, très proche du président Alassane Ouattara, pilier du régime, n'a jamais quitté le gouvernement depuis 2003.
Cette année-là, en pleine crise, après les accords de Linas-Marcoussis, il se retrouve ministre des Nouvelles technologies et de l'Information d'un gouvernement d'union nationale, sous les couleurs du RDR, le parti d'Alassane Ouattara. Il restere à ce poste jusqu'en 2001, à l'accession au pouvoir d'ADO.
D'abord ministre de l'intérieur, on le vit notamment aux premières loges lors de l'attentat de Grand Bassam en mars 2016.  

En 2017, il hérite du portefeuille de la Défense, avec pour mission, notamment, la réconciliation au sein-même des Forces armées toujours marquées par les stigmates d'une décennie de guerre civile et la crise post-électorale de 2010-2011 à l'issue de laquelle Alassane Ouattara accèdera à la président et son prédécesseur Laurent Gbagbo à la Cour pénale internationale de La Haye.

"Ministre de la nuit"

 

En 2017, le quotidien français Le Monde consacrait à Hamed Bakayoko un petit portrait-vidéo intitulé "Le ministre de la nuit". Un surnom dû à sa passion des pistes de danse, son goût immodéré pour le coupé-décalé et sa grande amitié avec la star du genre, DJ Arafat, décédé l'an dernier.

Né le 8 mars 1965 à Abidjan, Hambak va d'abord oeuvrer dans la communication et l'information.
En 1990, celui qui milite alors au sein des jeunes PDCI, le parti unique, se trouve, à 25 ans, propulsé à la tête du journal Le Patriote, tout juste créé à l'occasion de l'ouverture du pays au multipartisme. Le Patriote est le journal du RDR, le parti d'Alassane Ouattara.
A 28 ans, il prendra les commandes de la première radio privée commerciale de Côte d’Ivoire, Radio Nostalgie avant, en 2000, de diriger Nostalgie Afrique. Un parcours presque sans surprise pour celui qui, à 13 ans, était déjà rédacteur en Chef du Journal du Collège Moderne d’Adjamé à Abidjan.

Dauphin bis ? 

Celui qui est également, depuis 2018, maire d'Abobo, l'une des deux communes les plus peuplées d'Abidjan, avait un temps été pressenti comme possible dauphin d'Alassane Ouattara dans la perspective de la présidentielle d'octobre 2020.
En mars dernier, le président lui préférait finalement Amadou Gon Coulibaly, Premier ministre, pour devenir le candidat du RHDP, le parti au pouvoir. C'était sans compter sur la santé fragile de Coulibaly qui, après un long séjour en France, succombe le 8 juillet dernier à un infarctus à l'issue du Conseil des ministres.
 Hamed Bakayoko accède à la Primature dans un contexte de flou, réel ou entretenu, sur la candidature d'Alassane Ouattara à un 3e mandat. 
Mercredi 29 juillet, les cadres du RHDP ont demandé au président sortant de se présenter à nouveau. A la surprise générale, il les a quittés sans se prononcer pour, selon RFI, prendre le temps de la réflexion tout en canalisant les ambitions au sein de son entourage. Officiellement, et il l'a encore dit publiquement il y a cinq jours, Hamed Bakayoko est, lui, partisan du 3e mandat.