Le café, principale richesse de l'Ethiopie est menacé par la déforestation et le réchauffement climatique. De plus en plus de producteurs se détournent du café pour cultiver du khat, une plante considérée comme un produit stupéfiant dans beaucoup de pays, mais pas dans la corne de l'Afrique.
Des centaines de milliers de fèves de café sèchent au soleil. Chaque année, l' Éthiopie exporte plus de 400 000 tonnes de café pour des recettes estimées à 860 millions de dollars en 2017. Mais dans la région fédérée de l'Oromia, la sécheresse est déjà là. De quoi désespérer Aman Adinew, le responsable de l'entreprise Metad : " la récolte est déjà en retard de plus de 3 semaines. Normalement à cette période de l'année, nous avons quasiment fini la cueillette. Mais là, le café est encore vert sur les branches. Il doit pleuvoir pour qu'il devienne rouge. Si la sécheresse continue cela va encore avoir des répercussions sur les producteurs. "
Le khat se vend plus cher
Car face à la séchèresse et aux difficultés d'exploitation, beaucoup de producteurs se sont mis à cultiver une toute autre plante : le khat. Des feuilles à macher dont les effets stimulant ressemblent à ceux des amphétamines. Une drogue de plus en plus prisée en Ethiopie où sa consommation est légale et sa production très rentable. Jemal Moussa a abandonné le café pour se consacrer entièrement au khat. Il explique la plante lui est "très bénéfique", car "il peut la vendre sur le marché et récupérer imméditamment de l'argent. Cela me permet de mieux élever mes enfants", affirme t-il. Un kilos de café se vend environ 2 dollars sur le marché. C'est deux fois plus pour un fagot de feuille de khat qui est ensuite exporté par camion dans toute la corne de l'Afrique et jusqu'au Moyen-Orient.