Fil d'Ariane
"Je suis candidat à l'élection présidentielle pour faire perdre Alpha Condé dans les urnes. Le parti a décidé de participer à cette élection et m'a désigné pour le représenter", a déclaré à Conakry M. Diallo, chef de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG).
L'UFDG "a estimé qu'il était bon qu'en plus des manifestations pacifiques contre le troisième mandat d'Alpha Condé, de se battre aussi dans les urnes contre ce troisième mandat. On peut faire les deux concomitamment", a dit M. Diallo, 66 ans, candidat malheureux aux scrutins présidentiels de 2010 et 2015.
Il s'exprimait peu avant le début d'une convention de son parti pour le désigner comme son représentant à la présidentielle du 18 octobre, après l'annonce de la candidature d'Alpha Condé, 82 ans, ancien opposant historique, premier président démocratiquement élu en Guinée, en 2010.
M. Condé, réélu en 2015, avait mis un terme définitif le 2 septembre à des mois d'ambiguïté en confirmant être candidat du Rassemblement pour le peuple de Guinée (RPG) à un troisième mandat, malgré une contestation qui a coûté la vie à des dizaines de civils.
Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), collectif de partis, de syndicats et de membres de la société civile, mène depuis l'année dernière une campagne contre la révision constitutionnelle adoptée en mars à l'issue d'un référendum controversé et émaillé de violences, qu'il dénonce comme un coup d'Etat institutionnel.
La nouvelle Constitution, comme la précédente, limite le nombre des mandats présidentiels à deux. Mais les partisans de M. Condé arguent que ce changement de loi fondamentale remet les compteurs à zéro.
Cellou Dalein Diallo est le huitième candidat déclaré pour la présidentielle. La date limite de dépôt des dossiers de candidature à la Cour constitutionnelle expire mardi à minuit.
Quatre candidats, dont Alpha Condé, ont déjà déposé officiellement leur dossier.
Parmi ces candidats figurent l'économiste et ancien ministre Ousmane Kaba (Parti des Démocrates pour l'Espoir), exclu en 2016 du parti de M. Condé, l'avocat et ex-ministre Abdoul Kabélé Camara (Parti guinéen pour le Développement) et l'ex-ministre et ancien économiste au FMI Ousmane Doré (Mouvement national pour le Développement), ont indiqué ces personnalités à l'AFP.