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Récit : L. De Matos, Images : B. Basomboli, montage : E. Marty
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En RDC, Moïse Katumbi de retour d'un exil très actif

Moïse Katumbi est rentré ce lundi à Lubumbashi. L'homme d'affaires, alors poursuivi par la justice, avait quitté la République démocratique du Congo le 20 mai 2016. Au cours de ces trois années, l'ancien gouverneur du Katanga est resté très présent sur la scène politique de son pays.

"J’ai un grand rôle, celui d’opposant", confiait Moïse Katumbi à la RTBF quelques heures avant de rejoindre son pays. 
Le 20 mai 2016, c'est en opposant à Joseph Kabila (dont il fut auparavant l'allié) qu'il quitte la République démocratique du Congo. Ce 20 mai 2019, c'est -à l'en croire- en opposant à Félix Tshisekedi qu'il revient.

Parti en ambulance

Mais le contexte et le climat ont bien changé.
Voilà trois ans, c'est à bord d'une ambulance, accompagné d'un médecin et de son épouse qu'il gagne l'aéroport de Lubumbashi avant de s'envoler pour l'Afrique du sud. Il a été blessé une semaine plus tôt lors d'affrontements autour du tribunal où il doit être jugé pour "recrutement de mercenaires". Un dossier qui, en théorie, peut lui valoir la peine de mort.
L'homme d'affaires, propriétaire du plus grand club de football congolais, le Tout Puissant Mazembe, ancien gouverneur du Katanga ne reverra pas la RDC pendant trois années, mais restera très présent, néanmoins.

Reportage : le TP Mazembe, le club de football de Moise Katumbi
Reportage : Moïse Katumbi quitte son poste de gouverneur du Katanga


Très présent sur la scène judiciaire tout d'abord avec un autre procès retentissant : l'affaire dite Stoupis, un dossier de spoliation immobilière qui lui vaudra une condamnation à trois ans de prison puis, finalement, un acquittement.
Un procès "politique", selon sa défense mais aussi selon la juge Ramazani en charge du dossier.

Le procès de l'opposant congolais Katumbi "bidon", selon la juge Chantal Ramazani

Tout au long de ces trois années, Moïse Katumbi restera très actif sur la scène politique.
Longtemps présenté comme le principal adversaire du président Joseph Kabila, ses démêlés judiciaires le tiennent à l'écart mais il ne renonce pas à l'idée de se présenter à la présidentielle.
En mars 2018, c'est depuis l'Afrique du sud qu'il lance sa plateforme électorale, "Ensemble pour le changement".

► L'opposant Moïse Katumbi lance son parti politique

Katumbi pour une candidature unique

L'objectif d'alors pour Katumbi, être le candidat unique de l'opposition à Joseph Kabila. Il le dira à ses partisans en juin 2018 lors d'un meeting à Kinshasa, dans un discours vidéo.

Nous devons tout faire, en accord avec votre fils et mon frère, Jean-Pierre Bemba, avec Félix Tshisekedi, Vital Kamerhe et les autres pour présenter une candidature commune à la présidentielle.

Moïse Katumbi, 9 juin 2018

En août 2018, il tente un retour via la frontière zambienne avec pour intention d'aller déposer sa candidature à la présidentielle de décembre. Sans succès.

► Moïse Katumbi visé par un mandat d'arrêt international

Moïse Katumbi ne sera donc jamais candidat mais son appel à une candidature unique de l'opposition sera -en partie- entendu à travers la création de la coalition Lamuka. Pour un temps, en tout cas. Le 11 novembre 2018, à Genève, il est l'un des co-signataires d'un accord longuement négocié destiné à unir l'opposition "dans un élan d’action pour vaincre les démons de la division, qui font le lit de la dictature, et de présenter une candidature commune à l’élection présidentielle". 
L'accord tiendra moins de 24 heures. Le choix de Martin Fayulu pour le porter ne passe pas auprès de deux signataires, Vital Kamerhe et... Félix Tshisekedi, finalement élu à la tête de la République démocratique du Congo.
Moïse Katumbi, lui, reste derrière Martin Fayulu.
C'est lui qui occupe actuellement la présidence tournante de Lamuka, ce qui ne l'empêche pas de rester très évasif quand la RTBF l'interroge sur l'acharnement de Martin Fayulu à se considérer vainqueur de la présidentielle.