Enrichissement illicite : 5 ans de prison ferme pour l'ex-président mauritanien

Un tribunal de Nouakchott a condamné lundi 4 décembre à cinq ans de prison ferme l'ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz. Il était jugé depuis janvier 2023 pour avoir abusé de son pouvoir afin d'amasser une fortune immense.

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Mohamed Ould Abdel Aziz
Mohamed Ould Abdel Aziz, lorsqu'il était encore président de la Mauritanie, en juillet 2018. AP/ Ludovic Marin. 
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Mohamed Ould Abdel Aziz répondait depuis le 25 janvier pour des chefs d'"enrichissement illicite", "abus de fonctions", "trafic d'influence" ou "blanchiment". Il était jugé à côté de dix autres personnalités, dont deux anciens Premiers ministres, des anciens ministres et des hommes d'affaires. La cour n'a retenu contre lui que l'enrichissement illicite et le blanchiment.

Le tribunal de Nouakchott a ordonné la confiscation des biens acquis par des agissements tombant sous le coup de ces deux qualifications. Il a aussi prononcé la déchéance de l'ancien président mauritanien Aziz de ses droits civiques. Mohamed Ould Abdel Aziz a accueilli le jugement sans broncher.

L'un des rares ex-chefs d'Etat condamnés

Mohamed Ould Abdel Aziz, 66 ans, devient l'un des rares ex-chefs d'Etat condamnés pour enrichissement illicite dans l'exercice du pouvoir. Ses pairs sont surtout jugés par les justices nationales ou internationales pour des crimes de sang. C'est le cas ailleurs en Afrique de l'Ouest, avec l'ancien dictateur guinéen, Moussa Dadis Camara, jugé depuis septembre 2022.

Avec cette condamnation, l'ancien président Aziz, poursuit sa descente aux enfers sous son successeur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, l'un de ses plus fidèles compagnons par le passé. Il est détenu depuis le 24 janvier 2023 après avoir passé plusieurs mois en détention en 2021.