Back to top
La définition même de la violence diffère selon les pays. L’organisme onusien déplore des lacunes "sur certaines formes de violence comme le féminicide, le harcèlement sexuel et la violence en ligne".
L’ONU Femmes prend en considération les violences physiques, sexuelles, et domestiques. L'organisme considère aussi les mariages précoces et les mutilations sexuelles.
C'est ainsi qu'en 2020, l’Afrique subsaharienne connait le plus haut nombre de mariage d’enfants : plus d’une femme sur trois de la tranche d’âge 20-24 ans y a été mariée avant ses 18 ans. "Le mariage des mineures entraîne des grossesses précoces et un isolement social, il interrompt leur scolarité et il les expose davantage au risque de subir des violences domestiques" souligne l’ONU.
Le Réseau des Femmes Elues Locales d’Afrique (REFELA) dans un rapport (fondé sur les chiffres de l’OMS) publié en 2018 constatait qu’en Afrique de l’Ouest, plus de 40% des femmes sont victimes de violences et 65% le sont en Afrique Centrale.
La plupart des victimes ne portent pas plainte, peut-être parce qu’elles ne savent ni lire ni écrire estiment les experts : "Une femme sur deux en Afrique subsaharienne n’ayant pas accès à une scolarisation de base, la connaissance de leurs droits s’en trouve compliquée."
(RE)voir : Gabon : un numéro d'urgence pour les femmes victimes de violences
Une autre forme de violence est constituée par le harcèlement de rue qui concerne 40 à 60% des femmes en Afrique du Nord.
La situation est très différente en fonction des pays. L’Afrique du Sud a un taux élevé de viol et de féminicides (selon un rapport de 2017).
Au Mozambique, ce sont les femmes pauvres habitant les zones rurales les plus sujettes aux violences. Plus de la moitié des Mozambicaines (55%) sont victimes au moins une fois dans leur vie de violences physiques ou sexuelles par leur partenaire ou un inconnu.
Au Mali, 91% des femmes sont excisées et 55% des femmes sont mariées avant l’âge de 18 ans. Par ailleurs 38% des femmes subissent des violences physiques de la part de leur conjoint.
Dans certains pays, les faits de violence sont connus mais il n’y a pas de statistiques déplorent le REFELA et ONU Femmes. Par exemple, en Côte d’Ivoire la violence conjugale est très répandue mais il n’existe aucun chiffre exact permettant de l’évaluer.
(RE)voir : En Côte d'Ivoire, manifestation de femmes contre la banalisation du viol
En Ouganda, pays classée 159ème sur 189 pour les inégalités de genre (cf. Gender inequality index), l’espace pour parler des violences est presque inexistant. Le seul recours qui reste aux organisations de défense est Internet. Et les militantes sont justement victimes de violence.