L'inquiétude s'est emparé d'Alitena, une bourgade du nord de l'Ethiopie, à quelques kilomètres de la frontière érythréenne. La région est habitée majoritairement par le peuple Irob et ceux-ci craignent maintenant de voir leur territoire partagé entre les deux pays. Le Premier Ministre éthiopien a annoncée le mois dernier vouloir respecter la frontière decidée par une commission internationale, ce qui veut dire rétroceder des territoires à l'Erythree.
Cette decision va diviser la population. Si des frères sont séparés ça va poser des problèmes, c'est pas comme ça qu'il y aura la paix.
Daniel Hagos, prêtre catholique
Cettre réconciliation entre Ethiopie et Erythrée est accueillie avec enthousiasme dans les capitales, mais ici en territoire Irob, rare bastion du catholicisme éthiopien, on craint de nouveaux conflits avec les érythréens.
Nous voulons la paix, mais nous pensons que ça peut se faire sans donner de terres, mais ça devrait être comme avant, quand les frontières n'étaient pas sources de conflit.
Girmay Abraham, chauffeur
Pour l'heure aucune terre n'a encore changé de main. Et certains Irob remarquent que la paix peut aussi avoir des avantages. L'ouverture de routes entre les deux pays pourrait relancer le commerce. Pour d'autres ce serait une occasion rare de retrouver des membres de leurs familles disparus pendant les conflits come le souligne Abrahet Niguse,une commerçante : "Depuis qu'on a appris la nouvelle, on est collés à notre télévision. Si les deux pays font vraiment la paix, peut être que même mon mari reviendra."
Son mari, accusé d'avoir donné de la nourriture aux Ethiopiens pendant la guerre, avait été arrêté par les Erythréens et n'a plus jamais donné signe de vie. 96 Irob ont disparu pendant l'occupation du district par l'Erythrée.