Éthiopie : les forces rebelles veulent chasser définitivement "les ennemis" du Tigré

Après huit mois de combats les Forces de défense du Tigré ont repris lundi Mekele, capitale de cette région du nord de l'Éthiopie. Elles entendent pousser leur avantage et chasser définitivement les forces gouvernementales du Tigré. Le gouvernement éthiopien a  décrété de son côté un cessez-le feu unilatéral. L'avancée des troupes rebelles constitue un camouflet pour le chef du gouvernement Abiy Ahmed qui avait promis une victoire "rapide".
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Ethiopie Tigray
Des soldats du gouvernement éthiopien se dirigent vers la région du Tigré
AP/ Ben Curtis
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Les autorités dissidentes de la région du Tigré, ont assuré que leur lutte allait "s'intensifier" jusqu'à ce que tous les "ennemis" quittent la région, laissant entendre que les combats se poursuivraient malgré un cessez-le-feu décrété par le gouvernement éthiopien.

Ce cessez-le feu a été annoncé ce  lundi soir 27 juin après l'entrée dans la capitale régionale Mekele de forces loyales à ces anciennes autorités, issues du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF).

La ville avait été prise par l'armée fédérale le 28 novembre 2020, trois semaines après le lancement par le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed d'une offensive pour renverser le gouvernement local.

Une entrée triomphale des forces pro-TPLF à Mekele

Cette opération de "maintien de l'ordre" avait été décidée après que les forces pro-TPLF eurent attaqué des bases militaires fédérales, avait justifié le prix Nobel de la paix 2019.

Malgré la victoire proclamée après la chute de Mekele, les combats n'ont jamais cessé entre les forces pro-TPLF, qui se font appeler les Forces de défense du Tigré (TDF), et l'armée fédérale éthiopienne, épaulée par des troupes des autorités régionales voisines de l'Amhara et par des soldats venus d'Erythrée, pays frontalier du Tigré.

Un tournant dans le conflit

L'entrée des TDF dans Mekele, d'où l'armée et l'administration avaient fui lundi, constitue un tournant dans ce conflit qui dure depuis près de huit mois.

Alors que les habitants célébraient la nouvelle dans les rues, le gouvernement d'Abiy Ahmed a annoncé lundi soir un "cessez-le-feu unilatéral".

► Les précisions de notre correspondante Marika Julien
 
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Dans la nuit, l'ancien gouvernement du Tigré a salué les avancées des TDF et déclaré que Mekele était entièrement sous son contrôle.

Lire : Éthiopie : les racines du conflit au Tigré

"Le gouvernement et l'armée du Tigré accompliront toutes les tâches nécessaires pour assurer la survie et la sécurité de notre peuple", indique-t-il dans un communiqué.
"Le gouvernement du Tigré appelle notre peuple et notre armée du Tigré à intensifier leur lutte jusqu'à ce que nos ennemis quittent complètement le Tigré", poursuit son communiqué.

La semaine dernière, les TDF ont lancé une offensive, au moment où se tenait dans une grande partie du reste du pays des élections nationales très attendues - et dont les résultats n'ont pas encore été annoncés.
 

Ce mardi 28 juin, les télécommunications semblaient coupées au Tigré, rendant difficile la vérification d'informations concernant des mouvements de troupes.
ETHIOPIE TIGRE
Le Tigré est une région de hauts plateaux montagneux et de basses plaines située dans l'extrême nord de l'Ethiopie, à plus de 600 kilomètres d'Addis Abeba, la capitale fédérale.
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Le centre de réflexion pour la prévention des conflits International Crisis Group estimait mardi que les TDF contrôlent "désormais la majeure partie de la région, y compris les grandes villes".
 

Les rebelles contrôlent désormais la majeur partie de la région y compris les grandes villes

International Crisis Group

Selon un responsable des Nations Unies informé de la situation sécuritaire, les troupes éthiopiennes et érythréennes ont fui la ville de Shire, à 140 kilomètres au nord-ouest de Mekele, déclenchant de nouvelles scène de liesse.

La ville de Shire à 140 kilomètres au nord de Mekela aux mains des rebelles

"La population est descendue dans la rue en masse. D'immenses foules se massent le long des routes principales", peut-on par ailleurs lire dans une note d'évaluation de sécurité transmise par l'ONU mardi.
Selon ce document, les postes de contrôle tenus par les troupes éthiopiennes et érythréennes y ont été abandonnés et les autorités intérimaires ont également fui.