Fil d'Ariane
L'ancien président français Nicolas Sarkozy sera jugé pour corruption début 2025 à Paris pour des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle victorieuse de 2007. C'est ce qu'a annoncé le procureur national financier.
L'ex président Nicolas Sarkozy au palais présidentiel le 7 mai 2022.
Déjà mis en cause dans plusieurs autres dossiers, l'ancien président de la République, qui conteste le faits, devra comparaître devant le tribunal correctionnel pendant quatre mois pour corruption passive, association de malfaiteurs, financement illégal de campagne électorale et recel de détournement de fonds publics libyens.
Dans le volet principal de cette tentaculaire affaire, la justice française soupçonne l'ex-président de droite et plusieurs de ses proches d'avoir noué un pacte de corruption avec le régime du dictateur libyen Mouammar Kadhafi. Ceci pour obtenir un soutien financier occulte lors de sa présidentielle victorieuse de 2007.
Sur le banc des prévenus, il sera convoqué aux côtés de douze autres personnes parmi lesquelles trois de ses anciens ministres de droite: deux anciens ministres de l'Intérieur et proches de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant et Brice Hortefeux, ainsi qu'Eric Woerth, ex-trésorier de la campagne présidentielle suspecte.
Nicolas Sarkozy a toujours vigoureusement contesté les faits et multiplié les recours contre sa mise en cause.
"Sous réserve de l'exercice d'éventuelles voies de recours", l'audience se tiendra "entre le 6 janvier 2025 et le 10 avril 2025", a précisé le procureur national financier dans un communiqué.
Après dix ans d'investigations, les juges en charge de l'enquête ont globalement suivi les réquisitions du Parquet national financier (PNF) qui estime que Nicolas Sarkozy avait une "parfaite connaissance de cause" de des agissements reprochés à ses proches.
Deux hommes d'affaires, soupçonnés d'avoir servi d'intermédiaires, apparaissent au coeur du dossier: le Franco-libanais Ziad Takieddine, en fuite au Liban et qui devrait donc être le grand absent de l'audience, et le Franco-algérien Alexandre Djouhri.
Ziad Takieddine, l'accusateur principal dans ce dossier, affirmait, avant de changer plusieurs fois de versions, avoir remis entre fin 2006 et début 2007 5 millions d'euros à Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, et à son directeur de cabinet Claude Guéant.
L'information judiciaire avait été ouverte en avril 2013 sur le fondement d'accusations de dignitaires libyens lancées dès 2011, d'assertions de M. Takieddine et d'un document publié par le journal d'investigations en ligne Mediapart, entre les deux tours de la présidentielle en 2012 perdue par M. Sarkozy.
Nicolas Sarkozy avait contesté l'authenticité ce document.