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Récit : Philippe Randriarimanana, montage : Anthony Krizic
© TV5MONDE
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Financement libyen présumé : une affaire aux conséquences multiples en Afrique

Nicolas Sarkozy mis en examen dans l'affaire du financement libyen de sa campagne de 2007, une question revient avec insistance : l'ancien président français a-t-il engagé militairement la France pour ses intérêts personnels ? Avait-il peur de voir le régime Kadhafi divulguer des documents compromettants ? Une chose est sûre : dans plusieurs pays d'Afrique, le renversement de Kadhafi est considéré comme un événement  qui a déstabilisé toute la région du Sahel.

Entre Nicolas Sarkozy et Mouammar Kadhafi, c'est l'histoire d'une liaison dangereuse. Au zénith en 2007, avec tapis rouge à Tripoli pour le président français fraîchement élu, et réception à l'Elysée pour le dictateur libyen désormais courtisé.
Mais en 2011, tout s'écroule dans la guerre lancée par Paris et ses alliés sous mandat onusien. Le régime de Mouammar Kadhafi accuse alors Nicolas Sarkozy d'avoir bénéficié de financement libyen pour sa campagne présidentielle : une bombe à retardement.

De l'argent sale d'une dictature a abondé la France. quelques années plus tard c'est la guerre. Si la justice arrive à démontrer l'implication de sarko dans le financement libyen, comment ne pas considérer qu'il y ait une dimension personnelle et privée dans la guerre lancée en mars 2011 ?

Fabrice Arfi, journaliste

Guerre personnelle et privée, à quel prix? La chute du colonel Kadhafi provoque le chaos en Libye, mais pas seulement. C'est l'engrenage dans tout le Sahel,
des armes libyennes circulent librement, les Touaregs entrent en rébellion au nord du Mali mais ils sont supplantés par des djihadistes. 
La France intervient dans cette autre guerre contre le terrorisme international, tous les Etats sahéliens vivent sous la menace.

La racine du mal c'est la Libye. Une des erreurs commises, il aurait fallu faire le service après vente. La Libye est devenue un sanctuaire pour les terroristes. Tant que la Libye restera déstabilisée, nous courrons des risques de déstabilisation dans le Sahel.

Mahamadou Issoufou, président du Niger, 18 mais 2014

Un constat toujours valable et une crise sécuritaire doublée d'une crise humanitaire
pour les migrants d'Afrique subsaharienne qui, sur la route de l'exil, se retrouvent piégés dans l'enfer libyen.