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©TV5MONDE / Commentaire : P. Randrianarimanana, avec notre correspondante C. Pire.
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Force Barhkane au Mali : une vingtaine de jihadistes tuée ou capturée

Selon l'armée française, une vingtaine de jihadistes a été tuée ou capturée durant le week-end dans la région de Gao, au Mali.  Le samedi 29 avril, l'Assemblée nationale malienne a prorogé l'état d'urgence de six mois.
La force française Barkhane a tué ou capturé une vingtaine de jihadistes ce week-end au sud-ouest de Gao (Mali) près de la frontière avec le Burkina Faso, a annoncé dimanche l'état-major dans un communiqué. 
"Depuis samedi 29 avril, la force Barkhane est engagée dans une opération qui a permis de neutraliser près d'une vingtaine de terroristes dans la forêt de Foulsaré à proximité de la frontière entre le Mali et le Burkina Faso, au sud-ouest de Gao", a-t-il indiqué.
Ils ont été tués ou capturés, a déclaré à l'AFP le porte-parole de l'état-major, le colonel Patrik Steiger, sans plus de précisions.

Frappes aériennes et opération commando

Des avions de chasse Mirage 2000 ont d'abord effectué des frappes sur des dépôts logistiques repérés lors d'une récente opération dans la forêt, considérée comme une refuge de groupes terroristes armés. C'est lors de cette opération conjointe, menée du 27 mars au 10 avril, avec les forces maliennes et burkinabés, qu'un caporal-chef du 6è régiment du génie d'Angers, Julien Barbé, avait été tué, victime de tirs directs.
Deux hélicoptères d'attaque Tigre sont ensuite intervenus pour sécuriser la zone et permettre de poser de commandos montagne par hélicoptère Caïman. "Au lever du jour, vers 05h30, les commandos montagne rejoints par des commandos parachutistes et des équipes opérationnelles de déminage ont procédé à la fouille de la zone d'opération", a ajouté l'état-major. "De l'armement, des munitions, des lance-roquettes et des composants destinés à la fabrication d'engins explosifs ont été découverts en quantités importantes" et détruits, a-t-il poursuivi.

Etat d'urgence prorogé au Mali

L'état d'urgence en vigueur au Mali, et qui devait expirer le samedi 29 avril 2017, a été prorogé de six mois, jusqu'au 31 octobre 2017 par  l'Assemblée nationale, a appris l'AFP auprès d'une source au Parlement.
Réunie vendredi, l'Assemblée nationale a prorogé "l'état d'urgence jusqu'au 31 octobre 2017 sur l'ensemble du territoire", le projet de loi "a été voté à l'unanimité des députés présents", a dit cette source, sans plus de détails.
Cette mesure d'exception a été instaurée à plusieurs reprises dans le pays depuis l'attaque jihadiste contre l'hôtel Radisson Blu de Bamako le 20 novembre 2015 (20 morts, outre deux assaillants tués). L'Etat d'urgence a été rétabli pour la dernière fois le 19 avril pour dix jours par le gouvernement en raison, selon un communiqué officiel de "la persistance de la menace terroriste ainsi que des risques d'atteinte grave à la sécurité des personnes et de leurs biens"

Des poches de résistance djihadistes depuis 2012

L'état d'urgence accorde notamment des possibilités d'intervention accrues aux forces de sécurité et restreint les rassemblements. Il a été réinstauré après une nouvelle attaque attribuée aux jihadistes le 18 avril à Gourma Rharous, dans la région de Tombouctou (nord), ayant fait cinq morts et "une dizaine de blessés" parmi les soldats maliens, selon un bilan officiel. La force française Barkhane de lutte contre les jihadistes au Sahel est intervenue et a neutralisé "une dizaine de terroristes", avait indiqué l'état-major français le même jour.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, à la faveur d'une rébellion touareg qu'ils avaient fini par évincer. Les jihadistes ont été en grande partie chassés du nord du Mali par l'intervention française Serval en 2013. Mais des zones entières du pays échappent toujours au contrôle des forces maliennes, françaises et de l'ONU, régulièrement visées par des attaques malgré la signature en mai-juin 2015 d'un accord de paix, censé isoler définitivement les jihadistes.

La force Barkhane mobilise 4.000 soldats français sur cinq pays du Sahel (Mali, Niger, Burkina Faso, Tchad et Mauritanie). Elle a pour mission "d'appuyer les forces armées des pays partenaires" dans leur lutte contre-terroriste et de "favoriser une appropriation africaine de la gestion des crises", souligne le communiqué de l'état-major français.