France : Paris se refuse à tout "paternalisme" en Afrique

La conférence des ambassadeurs français se tient, à Paris, du lundi 28 au mercredi 30 août. Le président, Emmanuel Macron, s'y est exprimé. Il a dit refuser tout "paternalisme" mais aussi toute "faiblesse" en Afrique, alors que le Sahel fait face à une "épidémie de putschs".

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Le président français Emmanuel Macron fait un geste lors de son discours annuel de politique étrangère devant les ambassadeurs français au palais de l'Élysée, à Paris, le lundi 28 août 2023.

Le président français, Emmanuel Macron, prononce son discours annuel de politique étrangère devant les ambassadeurs français au palais de l'Élysée, à Paris, le 28 août 2023.

Teresa Suarez (AP)
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"Ni paternalisme, ni la faiblesse parce que sinon on n'est plus nulle part", a signifié le président français, Emmanuel Macron, devant les ambassadeurs de France réunis à l’Élysée, lundi 28 août. Il a aussi appelé les pays du Sahel à avoir une "politique responsable" en la matière. "La faiblesse que d’aucuns ont montré à l'égard des putschs précédents a nourri des vocations régionales. Il y a une épidémie de putschs dans tout le Sahel", a-t-il déploré.

Il faisait là référence aux putschs militaires qui se sont succédé au Mali, au Burkina Faso, en Guinée, et plus récemment au Niger. Les militaires qui se sont emparés du pouvoir au Niger le 26 juillet retiennent prisonnier le président renversé, Mohamed Bazoum, au palais présidentiel. Ils ont pris la France, l'ex-puissance coloniale, pour cible privilégiée.

Il a aussi rappelé que "nous soutenons l'action diplomatique, et quand elle le décidera militaire, de la Cédéao (ndlr : Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest), dans une approche de partenariat." Emmanuel Macron a précisé dans la foulée que l'ambassadeur de France au Niger, Sylvain Itté, était toujours en poste.

Vendredi 25 août, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) au pouvoir depuis un mois, avec à sa tête le général Abdourahamane Tiani, a exigé son départ dans les 48h. "La France et les diplomates ont été confrontés ces derniers mois à des situations dans certains pays particulièrement difficiles, que ce soit au Soudan où la France a été exemplaire, au Niger en ce moment même et je salue votre collègue et vos collègues qui écoutent depuis leur poste", a-t-il poursuivi.

  • (Re)voir : Niger : l'ultimatum vis-à-vis de la France arrive à expiration
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"Le problème des Nigériens aujourd'hui sont des putschistes qui les mettent en danger"

Le CNSP a également dénoncé les accords militaires entre Niamey et Paris. La France dispose au Niger de 1.500 soldats. Ces derniers, avant le coup d’État, participaient à la lutte contre les groupes djihadistes qui ensanglantent depuis des années ce pays et une grande partie du Sahel. Des milliers de personnes favorables au coup de force ont manifesté, dimanche 27 août, à proximité de la base militaire française à Niamey. Ils ont brandi des pancartes demandant notamment le départ des troupes françaises.

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Mais la France oppose une position de fermeté et argue qu'elle ne reconnaît pas le régime militaire. "Les putschistes n'ont pas autorité" pour demander le départ de l'ambassadeur, a ainsi fait savoir le ministère des Affaires étrangères vendredi soir. "Il ne faut pas céder à un narratif utilisé par les putschistes qui consisterait à dire « notre ennemi est devenu la France »", a prévenu M. Macron. Le problème des Nigériens aujourd'hui sont des putschistes qui les mettent en danger parce qu'ils abandonnent la lutte contre le terrorisme, parce qu'ils abandonnent une politique qui était bonne économiquement pour eux et qu'ils sont en train de perdre tous les financements internationaux qui était en train de leur permettre de sortir de la pauvreté."

  • (Re)voir Sahel : comment interpréter la succession de coup d'État ?
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