Au Gabon, les fonctionnaires viennent en masse chercher leurs bons de caisse, seul moyen désormais de toucher leur salaires. Reportage.
Des files interminables devant le stade de l'amitié. Des milliers de fonctionnaires ont fait le déplacement. Pour cause : ils n'ont qu'une seule journée pour récupérer leurs bons de caisse. Certains sont arrivés dès 6h du matin, comme Patrick Magath Akomano, agent public
"Il est presque midi, nous n'avons aucun bon de caisse, on ne sait pas où les trouver. C'est le cafouillage total, le désordre total et ça explique le niveau du Gabon actutellement."
Suite aux mesures d'austérité, le gouvernement ne verse plus de salaire direct. Il faut désormais des bons de caisse. Un moyen selon les autorités de recenser les présents, les absents, les doublons, les décédés. Un moyen aussi pour l'Etat de faire des économies. D'ailleurs, les salaires les plus élevés vont être réduits.
Alors certains ont déjà de mauvaise surprise.
"Notre prime de servitude a été supprimée alors que dans les mesures prises on n'a jamais dit que l'on supprimait la prime de servitude aux personnels hospitaliers, c'est un acquis social qui a été acquis au moyen de longue lutte." explique Léance Apanga, Agent de la Santé.
Certains salariés perdent 1/4 de leurs revenus. Objectif de l'état : ramener la masse salariale annuelle de 710 milliards de FCFA à 400 milliards d'ici 3 ans. Un gouvernement qui accusent les syndicats.
"Si vous êtes en grève, vous n'avez pas votre salaire. C'est eux même qui entretiennent ce petit monde de Kafka pour qu'en fait on ne découvre pas ceux qui sont incompétents, ils ne veulent pas travailler." Guy Bertrand Mapangou, ministre de la communication porte parole du gouvernement
Jeudi dernier, les syndicalistes réitéraient : pas question de baisser les revenus. Bons de caisse en poche, les fonctionnaires pourront percevoir leur salaire.... ce sera le 25 juillet. Le gouvernement est prévenu : les syndicalistes ne lâcheront rien.
"Si tu tente, si le 25 tu tente, alors tu nous trouvera sur le chemin. N'ayons pas peur. Car le gouvernement d'Ali Bongo veut nous asservir... s'il réussit, nous sommes morts." Jean Remy Yama, Président du syndicat Dynamique Unitaire.
Les syndicats menacent de déclencher une grève générale si le gouvernement persiste.