Gabon - Présidentielle : les principaux candidats

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Gabon - Présidentielle : les principaux candidats
Andre Mba Obame en campagne le 18 août 2009 à Libreville
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La bataille pour le pouvoir

Pendant plus de quatre décennies, le Gabon a vécu sous le joug anesthésiant d'Omar Bongo. Sa mort brutale pose la question soudaine de sa succession. C’est depuis 1967 la première élection organisée sans la participation de celui qui a géré le Gabon d’une main de fer pendant quarante ans. Si la gestion du Gabon par Omar Bongo était très contestée, beaucoup reconnaissent qu’il a été le garant d’une unité interne (le pays compte une cinquantaine d’ethnies). De la campagne présidentielle commencée le 15 août se dégage pourtant une tonalité identitaire. Omar Bongo avait mis en place un système reposant sur un savant dosage des ethnies aux postes clés. Sa disparition sonne t- elle le début du repli identitaire ? Réponse le 30 août. 23 candidats sont en lice. Parmi eux, le fils de l'ancien président et de nombreux ex ministres de ses gouvernements successifs. Seul Pierre Mamboundou, représentant l'Union du peuple gabonais, n'a jamais eu de portefeuille.

André Mba Obame, le challengeur

Il fait partie des trois ministres (avec Ali Bongo et Casimir Oyé Mba) qui ont quitté le gouvernement en juillet dernier pour prétendre à la succession d’Omar Bongo. André Mba Obame a en effet occupé plusieurs postes ministériels dans les différents gouvernements du défunt président. L’ex-ministre de l'Intérieur se pose en véritable challengeur d’Ali Bongo. A 52 ans, André Mba Obame prône la fraternité et la solidarité parmi les Gabonais. Ces sentiments permettront selon lui « de trouver les solutions les plus adaptées à leurs problèmes quotidiens […] et pourront susciter des projets et des actions pour construire la société ». Mais ce Fang d’origine compte avant tout faire le plein de voix dans son ethnie qui représente 30 à 40 % de la population gabonaise.

Ali Ben Bongo Ondimba, le dauphin favori

Omar Bongo a favorisé sa carrière politique, sans jamais en faire explicitement un héritier. L’ombre du père plane pourtant sur le candidat Ali Ben Bongo Ondimba. Il est le candidat officiel du Parti démocratique gabonais crée par le président disparu et les observateurs avertis pensent qu’il va succéder à son père. À 50 ans Ali Bongo a déjà occupé des fonctions importantes au sein du gouvernement gabonais, dont le poste de ministre de la Défense qu’il a quitté en juillet dernier, après avoir passé 10 ans à sa tête. Le candidat Bongo promet s’il est élu de construire un Gabon moderne et émergent à l’image de la Chine ou de Singapour. Il dit vouloir développer une politique sociale pragmatique afin de redistribuer les richesses du Gabon. Ali Bongo souhaite avant tout lutter contre la corruption, l’impunité et la mauvaise gouvernance. Un programme qui lui vaut un « tout sauf Ali » de la part de ses détracteurs, contents de ramener sur le devant de la scène, le bilan népotique du père après 41 ans de pouvoir. L’élection d’Ali Bongo à la présidence de la République sera aussi le symbole du long règne de l’ethnie minoritaire Batéké à la tête du Gabon.

Casimir Oyé Mba, l’homme du sérail

Il était encore jusqu’au 15 juillet 2009 membre du parti au pouvoir. Comme beaucoup au Parti démocratique Gabonais (PDG), il convoitait le fauteuil d’Omar Bongo au lendemain de son décès. Le PDG a finalement investi le fils du président décédé. C’est donc sans étiquette que Casimir Oyé Mba se présente à la présidentielle du 30 août 2009. L’ex-ministre des Mines et du pétrole est considéré comme un rival sérieux à Ali Bongo. Issu de l’ethnie Fang (l’ethnie majoritaire au Gabon), cet ancien ponte du régime a été chef de gouvernement sous l’ère Bongo et plusieurs fois ministre. À 67 ans, il remet ouvertement en cause le bilan de son mentor, et promet de rectifier le tir, en combattant la mauvaise gouvernance, la corruption et l’enrichissement illicite. Il compte également développer les infrastructures routières, et un meilleur système de santé meilleur pour les Gabonais, sans oublier de résorber le chômage.

Pierre Mamboundou, l’opposant traditionnel

Il a fait du rouge sa couleur fétiche, un peu à la manière des révolutionnaires. Pierre Mamboundou est en effet le seul candidat avec Bruno Ben Moubamba parmi ces favoris, à n’avoir pas cédé aux sirènes du pouvoir sous le régime d’Omar Bongo. Il se définit comme le chef de file de la mouvance « tout sauf Ali », allusion faite à la présence du fils du défunt dirigeant gabonais dans cette présidentielle. Agé de 63 ans, c’est la troisième fois qu’il participe à l’élection présidentielle- il a déjà été candidat en 1998 et 2005-. Il conduit une coalition de cinq partis politiques nommée Alliance pour le Changement et la restauration (ACR). D’origine Punu, l’une des ethnies du sud du Gabon, le président de l’Union du peuple gabonais (UPG) et ses acolytes promettent une assurance maladie pour tous les Gabonais et des allocations familiales pour tous ceux en âge d’en bénéficier.

Zacharie Myboto, l’ancien baron, reconverti

Il se vante d’avoir eu le courage de quitter les ors de la République après plus de 20 ans dans les différents gouvernements Bongo. C’est en 2005, que ce ponte du Parti au pouvoir démissionne et crée l'Union gabonais pour la démocratie et le développement (UGDD). À 71 ans, membre de la deuxième plus importante ethnie du Gabon, les Nzebi, Zacharie Myboto fustige le bilan des 40 années de pouvoir de Bongo. Celui qui brigue aujourd’hui le fauteuil présidentiel pour la deuxième fois dénonce les importants revenus pétroliers qui ne profitent pas au Gabonais. Il promet s’il est élu de réduire le train de vie fastueux de l’État. Il compte ainsi économiser environ 3 milliards d’euros durant son septennat, une somme qu’il peut ensuite investir dans le social. Zacharie Myboto envisage de créer un revenu minimum de solidarité pour les familles, et également de soutenir la pêche, l’agriculture et l’artisanat afin de lutter contre le chômage.

Bruno Ben Moubamba, le petit poucet

Candidat indépendant issu de la société civile, Bruno Ben Moubamba observe une grève de la faim depuis le 15 août (date d’ouverture de la campagne électorale) pour réclamer le report du scrutin, en raison « d’irrégularités flagrantes ». Ce Punu originaire du sud Gabon et vivant en France appelle à une meilleure gestion des richesses du Gabon. C’est à la mort d’Omar Bongo qu’il décide de se lancer à 41 ans dans la course à la présidence. S’il appelle à une gestion économique efficace du Gabon, il ne prône pas pour autant une rupture avec l’ancienne administration qui selon lui « a depuis plus de quarante ans travaillé au service du Gabon, mais elle sera mieux cadrée, avec des missions claires et des objectifs fixés ».

Ali Ben Bongo en campagne

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En hélicoptère, le fils de l'ancien président tient des rassemblements dans l'arrière pays gabonais et croit dur comme fer à sa victoire. Patrick Fandio - Thomas Bailly 27 août 2009 -2'42

La bataille pour la succession d'Omar Bongo a commencé

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Les manoeuvres politiques ont commencé au sein du parti au pouvoir à Libreville, mais le fils du feu président n'est pas le seul prétendant à la magistrature suprême. Que deviennent les autres formations politiques, et la France qui a décidé de s'écarter de toute tractation dans la prochaine élection ? Reportage à Libreville de Jean-Luc Eyguesier, Ivana Jurisa et Olivier Dali 21 juin 2009 - 2'42

Des listes électorales truquées ?

Des listes électorales truquées ?
Selon plusieurs candidats, la liste officielle de 813 000 électeurs inscrits pour le scrutin présidentiel du 30 août est truquée. L'Alliance pour le changement et la restauration (ACR), qui regroupe trois partis d'opposition et deux de la majorité, dénonce une liste "totalement truquée". Selon leurs estimations, le corps électoral devrait être de 695 000 électeurs, après soustraction de 120 000 doublons évoqués par le gouvernement et en considérant une "progression arithmétique de 2,5% de la population en âge de voter". L'ACR fait état de gonflement des listes dans certaines provinces dites favorables au régime du PDG - le parti démocratique gabonais au pouvoir, représenté par Ali Ben Bongo. L'ACR regroupe trois formations de l'opposition : l'Union du peuple gabonais, l'Alliance nationale des bâtisseurs et le Parti socialiste gabonais, ainsi que deux partis de la majorité, l'Union pour la nouvelle république et le Rassemblement national des bûcherons. D'après AFP