André Mba Obame, le challengeur
Il fait partie des trois ministres (avec Ali Bongo et Casimir Oyé Mba) qui ont quitté le gouvernement en juillet dernier pour prétendre à la succession d’Omar Bongo. André Mba Obame a en effet occupé plusieurs postes ministériels dans les différents gouvernements du défunt président. L’ex-ministre de l'Intérieur se pose en véritable challengeur d’Ali Bongo. A 52 ans, André Mba Obame prône la fraternité et la solidarité parmi les Gabonais. Ces sentiments permettront selon lui « de trouver les solutions les plus adaptées à leurs problèmes quotidiens […] et pourront susciter des projets et des actions pour construire la société ». Mais ce Fang d’origine compte avant tout faire le plein de voix dans son ethnie qui représente 30 à 40 % de la population gabonaise.
Ali Ben Bongo Ondimba, le dauphin favori
Omar Bongo a favorisé sa carrière politique, sans jamais en faire explicitement un héritier. L’ombre du père plane pourtant sur le candidat Ali Ben Bongo Ondimba. Il est le candidat officiel du Parti démocratique gabonais crée par le président disparu et les observateurs avertis pensent qu’il va succéder à son père. À 50 ans Ali Bongo a déjà occupé des fonctions importantes au sein du gouvernement gabonais, dont le poste de ministre de la Défense qu’il a quitté en juillet dernier, après avoir passé 10 ans à sa tête. Le candidat Bongo promet s’il est élu de construire un Gabon moderne et émergent à l’image de la Chine ou de Singapour. Il dit vouloir développer une politique sociale pragmatique afin de redistribuer les richesses du Gabon. Ali Bongo souhaite avant tout lutter contre la corruption, l’impunité et la mauvaise gouvernance. Un programme qui lui vaut un « tout sauf Ali » de la part de ses détracteurs, contents de ramener sur le devant de la scène, le bilan népotique du père après 41 ans de pouvoir. L’élection d’Ali Bongo à la présidence de la République sera aussi le symbole du long règne de l’ethnie minoritaire Batéké à la tête du Gabon.
Casimir Oyé Mba, l’homme du sérail
Il était encore jusqu’au 15 juillet 2009 membre du parti au pouvoir. Comme beaucoup au Parti démocratique Gabonais (PDG), il convoitait le fauteuil d’Omar Bongo au lendemain de son décès. Le PDG a finalement investi le fils du président décédé. C’est donc sans étiquette que Casimir Oyé Mba se présente à la présidentielle du 30 août 2009. L’ex-ministre des Mines et du pétrole est considéré comme un rival sérieux à Ali Bongo. Issu de l’ethnie Fang (l’ethnie majoritaire au Gabon), cet ancien ponte du régime a été chef de gouvernement sous l’ère Bongo et plusieurs fois ministre. À 67 ans, il remet ouvertement en cause le bilan de son mentor, et promet de rectifier le tir, en combattant la mauvaise gouvernance, la corruption et l’enrichissement illicite. Il compte également développer les infrastructures routières, et un meilleur système de santé meilleur pour les Gabonais, sans oublier de résorber le chômage.
Pierre Mamboundou, l’opposant traditionnel
Il a fait du rouge sa couleur fétiche, un peu à la manière des révolutionnaires. Pierre Mamboundou est en effet le seul candidat avec Bruno Ben Moubamba parmi ces favoris, à n’avoir pas cédé aux sirènes du pouvoir sous le régime d’Omar Bongo. Il se définit comme le chef de file de la mouvance « tout sauf Ali », allusion faite à la présence du fils du défunt dirigeant gabonais dans cette présidentielle. Agé de 63 ans, c’est la troisième fois qu’il participe à l’élection présidentielle- il a déjà été candidat en 1998 et 2005-. Il conduit une coalition de cinq partis politiques nommée Alliance pour le Changement et la restauration (ACR). D’origine Punu, l’une des ethnies du sud du Gabon, le président de l’Union du peuple gabonais (UPG) et ses acolytes promettent une assurance maladie pour tous les Gabonais et des allocations familiales pour tous ceux en âge d’en bénéficier.
Zacharie Myboto, l’ancien baron, reconverti
Il se vante d’avoir eu le courage de quitter les ors de la République après plus de 20 ans dans les différents gouvernements Bongo. C’est en 2005, que ce ponte du Parti au pouvoir démissionne et crée l'Union gabonais pour la démocratie et le développement (UGDD). À 71 ans, membre de la deuxième plus importante ethnie du Gabon, les Nzebi, Zacharie Myboto fustige le bilan des 40 années de pouvoir de Bongo. Celui qui brigue aujourd’hui le fauteuil présidentiel pour la deuxième fois dénonce les importants revenus pétroliers qui ne profitent pas au Gabonais. Il promet s’il est élu de réduire le train de vie fastueux de l’État. Il compte ainsi économiser environ 3 milliards d’euros durant son septennat, une somme qu’il peut ensuite investir dans le social. Zacharie Myboto envisage de créer un revenu minimum de solidarité pour les familles, et également de soutenir la pêche, l’agriculture et l’artisanat afin de lutter contre le chômage.
Bruno Ben Moubamba, le petit poucet
Candidat indépendant issu de la société civile, Bruno Ben Moubamba observe une grève de la faim depuis le 15 août (date d’ouverture de la campagne électorale) pour réclamer le report du scrutin, en raison « d’irrégularités flagrantes ». Ce Punu originaire du sud Gabon et vivant en France appelle à une meilleure gestion des richesses du Gabon. C’est à la mort d’Omar Bongo qu’il décide de se lancer à 41 ans dans la course à la présidence. S’il appelle à une gestion économique efficace du Gabon, il ne prône pas pour autant une rupture avec l’ancienne administration qui selon lui « a depuis plus de quarante ans travaillé au service du Gabon, mais elle sera mieux cadrée, avec des missions claires et des objectifs fixés ».