Chaque jour, le Ghana réceptionne 160 tonnes de vêtements usagés, issus de la mode à bas coût, dont personne ne veut en Occident. À Accra, ils sont revendus sur l'un des plus grands marchés d'Afrique, Kantamanto. Toute une économie s'est développée autour de ces fripes, surnommées "Obroni we wu" (vêtements d'hommes blancs morts). La plupart finissent sur des montagnes de déchets, dans les canaux ou sur les plages de la capitale. Ils symbolisent la surconsommation occidentale, constituent un danger pour la santé des habitants et polluent bien au-delà des frontières ghanéennes. Un reportage de Nicolas Bertrand, Marianne Getti, Céline Marchand.