Ghana: trois jours de mobilisation pour exiger la libération de manifestants

Image
Des supporteurs de l'opposition au Ghana manifestent pour un audit des listes électorales avant les élections prévues en décembre, le 17 septembre 2024 dans la capitale Accra

Des supporteurs de l'opposition au Ghana manifestent pour un audit des listes électorales avant les élections prévues en décembre, le 17 septembre 2024 dans la capitale Accra

AFP
Partager3 minutes de lecture

Des organisations citoyennes appellent à trois jours de manifestation de jeudi à samedi au Ghana pour réclamer la libération de 54 personnes arrêtées après un rassemblement contre la vie chère et l'exploitation minière illégale.

Les manifestants, interpellés les 22 et 23 septembre, ont été placés en détention provisoire par un tribunal pour deux semaines, provoquant une vague d'indignation publique.

Les manifestations de cette semaine, lancées sous le slogan #FreeTheCitizens (Libérez les citoyens), doivent se tenir de jeudi à samedi à Accra, la capitale, ont annoncé les organisateurs dans un communiqué publié lundi soir.

Elles ont été approuvées par la police ghanéenne.

Outre la libération des manifestants arrêtés, les manifestants demanderont au gouvernement de mettre fin à l'exploitation minière illégale, aux conséquences environnementales désastreuses.

Cette mobilisation vise à "sauver nos plans d'eau et libérer nos citoyens", dont "la plupart ont été arrêtés illégalement", a déclaré à l'AFP Joshua Buernortey Boye-Doe, l'un des organisateurs.

Le 22 septembre et 23 septembre, 54 manifestants ont été interpellés pour "troubles à l'ordre public" pour avoir bloqué des routes et brûlé des pneus à l'occasion de manifestations lancées le 20 septembre.

Ils y dénonçaient l'impact environnemental dévastateur de l'exploitation minière illégale, connue localement sous le nom de "galamsey", qui a de graves conséquences comme la contamination des principaux cours d'eau, la destruction des forêts et des risques pour la santé publique.

Ces arrestations ont été très critiquées, l'opposition et les groupes de défense des droits humains réclamant la libération immédiate des interpellés.

John Mahama, candidat à l'élection présidentielle de décembre et leader du Congrès démocratique national (NDC, opposition), a dénoncé des "mesures autoritaires", dans une déclaration publiée sur Facebook.

L'exploitation minière illégale est devenue une question centrale à l'approche des élections générales de décembre dans ce pays de 33 millions d'habitants.

Cette question alimente des tensions politiques déjà attisées par un débat sur l'organisation du scrutin, l'opposition réclamant un audit des listes électorales, craignant des fraudes en faveur du parti au pouvoir.

Le Ghana, grand producteur d'or et de cacao, traverse depuis 2022 une grave crise économique qui l'a contraint à faire défaut sur sa dette extérieure. L'inflation commence toutefois à ralentir: elle s'est établie à 20,4% en août, après avoir culminé à 54% en décembre 2022.

L'exploitation minière illégale menace notamment la culture du cacao. Face à la crise économique, un nombre croissant de producteurs revendent leurs terres à des mineurs illégaux.

Outre la perte de terres agricoles, les activités minières contribuent également à la pollution des cours d'eau et nappes phréatiques via les produits chimiques utilisés pour l'extraction.