Les Ghanéens votent ce vendredi 7 décembre. Elections présidentielle et législatives. La campagne s'est achevée sur un malentendu, le candidat de l'opposition croyant avoir le soutien de l'épouse de l'ex-président Jerry Rawlings.. Une erreur qui a semé une certaine confusion à la veille du scrutin.
Au cours de son dernier meeting de campagne, Nana Akufo-Addo, candidat du NPP (Nouveau parti patriotique, opposition) a suscité mercredi la surprise générale en annonçant qu'il avait reçu un soutien de taille et de dernière minute: celui de l'ex-première dame Nana Konadu Rawlings.
Peu après, le candidat de l'opposition, qui tente sa chance pour la deuxième fois à la présidentielle après avoir échoué de très peu en 2008, a pourtant été forcé de présenter des excuses, expliquant avoir été mal informé.
John Dramani Mahama et Nana Akufo Addo, les deux principaux candidats
"Il se trouve que cette information était inexacte et que Nana Konadu (Rawlings) n'a pas explicitement apporté son soutien à la candidature (de M. Akufo-Addo)", a déclaré le NPP dans un communiqué. "Nana Akufo-Addo s'excuse infiniment auprès de l'ancienne première dame (...) et auprès du peuple ghanéen pour cette désinformation et regrette tout cet incident", ajoute le démenti. Selon le communiqué, M. Akufo-Addo aurait été induit en erreur par un de ses assistants.
La militante féministe de 68 ans a elle-même tenté de se présenter à la présidentielle sous les couleurs du NDP (Parti démocratique national), une formation dissidente du NDC (Congrès démocratique national, au pouvoir) fondé par son mari qui a gouverné le Ghana pendant 19 ans, mais sa candidature a été invalidée.
Jerry Rawlings, l'ancien président arrivé au pouvoir par un coup d'Etat pour mener ensuite son pays à la démocratie, continue à avoir une certaine influence au Ghana, où il a été élevé au rang d'icône nationale.
Au cours de la campagne, M. Rawlings a exprimé son soutien au président sortant John Dramani Mahama, candidat du NDC, mais il a aussi envoyé des signes contradictoires, se montrant notamment auprès de son épouse lors de rassemblements du tout nouveau NDP.
L'ancien président Jerry Rawlings garde une certains influence sur la vie politique ghanéenne.
Vote biométrique
Le président sortant Mahama, âgé de 54 ans, n'est au pouvoir que depuis le mois de juillet, succédant à John Atta Mills, mort brusquement.
Les deux principaux partis se sont succédé au pouvoir depuis l'avènement du multipartisme en 1992, forgeant au Ghana une réputation de démocratie exemplaire.
Mahama a proposé de construire de nouvelles infrastructures alors qu'Akufo-Ado a fait de l'enseignement secondaire gratuit pour tous sa promesse phare.
Plus de 40.000 officiers de police doivent être déployés sur tout le territoire avec des pompiers et d'autres agents des forces de l'ordre, afin de s'assurer de la bonne tenue du scrutin, selon Cephas Arthur, directeur des relations publiques de la police ghanéenne.
Le pays de 24 millions d'habitants emboîte le pas à d'autres pays africains en instaurant le vote biométrique pour la première fois, afin d'éviter les fraudes. Selon la comission électorale, les résultats seront communiqués dans les deux jours suivant le vote.
Présidentielle et législatives
La présidentielle oppose principalement deux hommes : d’un côté, John Dramani Mahama, candidat du NDC au pouvoir. Vice-président, il a pris la présidence à la mort de John Atta Mills en juillet. Il a demandé quatre ans pour poursuivre l’œuvre de ce dernier. Face à lui, Nana Akufo Addo, ancien ministre des Affaires étrangères, représente le NPP. Il y a quatre ans, il avait été battu de justesse à la dernière présidentielle. Six petits candidats participeront également au scrutin présidentiel et pourraient attirer assez de voix pour empêcher l'un des deux principaux rivaux de remporter l'élection dès le premier tour. Dans ce cas, le second tour aura lieu le 28 décembre.
Les électeurs devront aussi désigner un nouveau parlement, qui comprendra 275 sièges au lieu de 230 précédemment.