Grave épidémie de fièvre jaune en Afrique

Près de 300 personnes ont succombé à l’épidémie de fièvre jaune qui touche principalement la République démocratique du Congo et l’Angola. Pour le moment, l’OMS estime que la situation est « grave » mais ne constitue par une « urgence de santé publique de portée internationale ».
Image
moustique fievre jaune afrique
Moustique Aedes aegypti vecteur de nombreux virus comme la fièvre jaune, la dengue ou encore zika. 
©AP Photo/Andre Penner
Partager3 minutes de lecture

297 personnes sont décédées depuis le l’apparition de l’épidémie de fièvre jaune fin décembre 2015 à Luanda, capitale angolaise.

Au total, 2.267 cas suspects ont été comptabilisés, dont 696 confirmés en laboratoire. En RDC, 41 cas ont été enregistrés, essentiellement dans la capitale Kinshasa. Seuls deux d'entre eux sont des cas locaux. Les autres ont été importés d'Angola. Selon l'OMS, une autre épidémie de fièvre jaune touche l'Ouganda avec sept cas avérés. Onze cas importés ont été également notifiés en Chine et deux au Kenya.

L’épidémie qui sévit dans les zones urbaines en Afrique, notamment en République démocratique du Congo et en Angola, est « grave » sans pour autant constituer une « urgence de santé publique de portée internationale ». C’est que qu’a conclu l’Organisation mondiale de la santé le jeudi 19 mai.

La fièvre jaune est une maladie hémorragique virale transmise par le moustique de type Aedes aegypti - vecteurs de nombreux virus comme le Zika ou la dengue. Elle est présente dans les régions tropicales d'Afrique et d'Amérique amazonienne.

La vaccination est la principale mesure préventive contre cette maladie.

D’après l’Agence d’information d’Afrique centrale, une journée a été organisée pour sensibiliser « les organisations de la société civile sur la fièvre jaune pour qu’elles puissent aussi sensibiliser, à leur tour,  la communauté pour un changement de comportement afin de se protéger contre cette maladie ».
 

Campagne de vaccination

Le professeur Oyewale Tomori, président de la réunion du comité d'urgence de l'OMS, demande que « tous les voyageurs se rendant en Angola et en RDC soient vaccinés ». Bruce Aylward, directeur général adjoint de l'OMS, reconnait que « la fièvre jaune en zone urbaine crée une situation particulièrement dangereuse en raison du risque de propagation explosive avec une forte mortalité et aussi du risque de contamination à l'étranger ». Il estime cependant que les doses actuelles de vaccin, qui devraient avoisiner les 7 millions à la fin du mois de mai, « devraient être suffisantes pour stopper la transmission ». Il a ajouté que 17 à 18 millions de doses devraient être produites d'ici août.

Bruce Aylward conseille à tous les travailleurs migrants de se faire vacciner. Il fait ainsi référence à la Chine, dont beaucoup de ressortissants travaillent en Afrique. D’après l’OMS, 11,7 millions de doses vaccinales ont déjà été envoyées en Angola. 700.000 doses sont arrivées en Ouganda où la campagne de vaccination a démarré le 19 mai. En RDC, 2,2 millions de personnes doivent être vaccinées.
 

Inquiétudes de la Croix-Rouge

De son côté, la Fédération internationale de la Croix-Rouge met en garde contre les risques de propagation de l'épidémie. Celle-ci pourrait devenir « une crise mondiale ». Dans un communiqué, la directrice du département de la Santé de la FICR, Julie Lyn Hall, a expliqué que « les stocks limités de vaccins, les systèmes inadéquats de surveillance des maladies, la mauvaise hygiène et les interactions transfrontalières économiques et sociales quotidiennes risquent de transformer une crise nationale en crise mondiale ».