Guerre d'Algérie : Macron va faire un geste mémoriel envers les pieds noirs

Le président Emmanuel Macron va faire un geste mémoriel mercredi envers les rapatriés d'Algérie qui portera sur la fusillade de la rue d'Isly à Alger, dans laquelle des dizaines de partisans de l'Algérie française furent tués par l'armée en mars 1962.
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OAS ARMEE ALGER
Des soldats français patrouillent le 20 mars 1962 dans les rues d'Alger suite à un attentat au mortier contre des Algériens au lendemain des accords d’Évian.
AP
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Le chef de l'Etat va porter "une parole de reconnaissance" lors d'une rencontre avec des associations de rapatriés d'Algérie, communément appelés les "pieds-noirs", à l'Elysée, a indiqué mardi la présidence française.

Un geste mémoriel


"Un des points saillants du propos du président de la République tournera autour de ce qui s'est passé le 26 mars à Alger, rue d'Isly", a ajouté la présidence, sans plus de précisions.

Une semaine après la signature des Accords d'Evian et le cessez-le-feu, le 19 mars 1962, en Algérie, des manifestants civils partisans de l'Algérie française qui tentaient de forcer le passage vers le quartier de Bab El-Oued, dans le centre d'Alger, étaient mitraillés à un barrage tenu par l'armée française.

Revenir sur la fusillade de la rue d'Isly qui a fait une cinquantaine de morts


La fusillade qui dura plus d'un quart d'heure fit, selon différentes sources, au moins une cinquantaine de morts, tous civils, parmi les manifestants. La fusillade de la rue d'Isly marqua le début de l'exode massif des pieds-noirs d'Algérie.

Cette "reconnaissance" s'inscrira dans une série de gestes mémoriels, depuis le début du quinquennat, dans la perspective du 60e anniversaire de la fin de la guerre d'Algérie.

Le 14 septembre 2018, Emmanuel Macron a ainsi reconnu, "au nom de la République française", que le jeune mathématicien communiste Maurice Audin avait été "torturé à mort, ou torturé puis exécuté par l'armée française" en 1957.
 

L'objectif reste le même, construire à terme une mémoire apaisée, partagée, commune à tout ce qu'ont été jusque-là les mémoires liées à la guerre d'Algérie et à la colonisation
Communiqué de l'Elysée

Le 3 mars 2021, il reconnaissait aussi que l'avocat nationaliste Ali Boumendjel avait été "torturé et assassiné" le 23 mars 1957 par l'armée française, contredisant la version initiale d'un suicide.

Une loi pour les Harkis


Le 20 septembre 2021, le chef de l'Etat a demandé "pardon" aux harkis, supplétifs algériens de l'armée française, qui furent "abandonnés" par la France. Un projet de loi, actant ce "pardon" et tentant de "réparer" les préjudices subis, est en cours d'examen en Parlement.

Emmanuel Macron a aussi dénoncé des "crimes inexcusables pour la République" pour les 60 ans du massacre par la police française de manifestants algériens, le 17 octobre 1961 à Paris.

"L'objectif reste le même, construire à terme une mémoire apaisée, partagée, commune à tout ce qu'ont été jusque-là les mémoires liées à la guerre d'Algérie et à la colonisation", a souligné l'Elysée.