Fil d'Ariane
Le Premier ministre Abiy Ahmed a envoyé début novembre 2020 l'armée fédérale au Tigré afin de destituer les autorités de cette région, issues du Front de libération du Tigré (TPLF), qui défiaient son autorité et qu'il accusait d'avoir attaqué des bases militaires.
Abiy Ahmed, Prix Nobel de la paix 2019, avait proclamé la victoire trois semaines plus tard, après la prise de la capitale régionale Mekele. Mais en juin, les combattants pro-TPLF ont repris l'essentiel du Tigré et ont poursuivi leur offensive dans les régions voisines de l'Amhara et de l'Afar.
Fin octobre, le TPLF a revendiqué la prise de deux villes-clés en Amhara, se rapprochant ainsi de la capitale - ce qu'avait démenti le gouvernement éthiopien.
Le TPLF, qui s'est allié avec un groupe rebelle oromo actif dans la région qui entoure la capitale, a affirmé cette semaine se trouver à Shewa Robit, à 220 km au nord-est d'Addis Abeba. Selon des diplomates au fait de la situation sécuritaire, certains combattants rebelles auraient atteint la localité de Debre Sina, plus proche d'environ 30 km de la capitale.
Lundi 22 novembre, Abiy Ahed a dit vouloir aller sur le front pour diriger les soldats affrontant les rebelles.
Ceux qui veulent être parmi les enfants éthiopiens qui seront salués par l'histoire, levez-vous pour le pays aujourd'hui. Retrouvons-nous au frontLe Premier ministre Abiy Ahmed
"Je serai mobilisé sur le front pour mener les forces armées", a déclaré le Premier ministre dans un communiqué posté sur Twitter. "Ceux qui veulent être parmi les enfants éthiopiens qui seront salués par l'histoire, levez-vous pour le pays aujourd'hui. Retrouvons-nous au front".
Cette déclaration ne devrait pas rassurer la communauté internationale, qui a ces dernières semaines intensifié ses efforts diplomatiques pour tenter d'obtenir un accord de cessez-le-feu. Les chefs d'Etat sud-africain et kényan, Cyril Ramaphosa et Uhuru Kenyatta, ont réitéré l'appel à un cessez-le-feu lors d'une rencontre à Pretoria.
De leur côté, l'émissaire de l'Union africaine pour la Corne de l'Afrique, l'ex-président nigérian Olusegun Obasanjo, et son homologue américain Jeffrey Feltman se sont rendus une nouvelle fois en Ethiopie jeudi dernier.