Fil d'Ariane
Tous les Égyptiens ne sont pas logés à la même enseigne.
Saad Abou Saada, 25 ans, étudiant en pharmacie à Kharkiv, essayait samedi de prendre un train. "L'ambassade n'a encore rien fait. Je ne sais pas où aller", dit-il à l'AFP, assurant être resté avec quatre autres camarades dans sa résidence universitaire qui hébergeait d'autres étrangers "partis sans nous".
L'ambassade d'Égypte, pays qui compte 6.000 ressortissants en Ukraine dont plus de la moitié sont des étudiants en majorité inscrits à Kharkiv, a affirmé sur Facebook coordonner l'évacuation de ses ressortissants vers Roumanie et Pologne.
L'Algérie et la Libye ont pour leur part mis en place un dispositif pour faciliter le départ vers des pays limitrophes de l'Ukraine, mais aucun vol de rapatriement n'est prévu à ce stade.
La Libye a prévu des points de ralliement en Ukraine et des évacuations vers la Slovaquie pour une diaspora estimée à près de 3.000 personnes, selon son ambassade en Ukraine.
L'Algérie, qui compte un millier d'étudiants en Ukraine et est liée à la Russie par des accords militaires, s'est distinguée en n'appelant pas à ses ressortissants à quitter le pays. Mais elle les a exhortés à "une extrême prudence et à ne sortir de chez eux qu'en cas d'urgence".
(RE)voir : Guerre en Ukraine : un étudiant algérien mort à Kharkiv
Un premier groupe de 17 étudiants ghanéens évacués d'Ukraine est arrivé le premier mars à Accra, la capitale. Les étudiants ghanéens étaient joyeux à leur descent d'avion à Accra et ont dit vouloir retrouver leurs familles au terme d'un voyage éprouvant.
En tout, plus de 500 étudiants doivent être rapatriés, selon les autorités ghanéennes.
"J'avais peur pour ma vie donc j'ai décidé de partir. Certaines villes étaient bombardées près de chez moi et j'ai parlé avec mes parents qui m'ont demandé de partir", a expliqué à l'AFP Priscilla Adjai, à son arrivée à Accra.
"Cela n'a pas été facile mais Dieu merci, nous avons réussi à partir et nous sommes enfin arrivés au Ghana."
Une autre étudiante, Esther Edze, a affirmé que le groupe avait été aidé par l’Église de la Pentecôte, basée à Accra et présente dans une centaine de pays, et rejoint par des diplomates ghanéens de l'autre côté de la frontière. "C'est une expérience que je ne souhaite à personne".
Un total de 527 ressortissants ghanéens ont franchi les frontières ukrainiennes pour rejoindre plusieurs pays européens et seront bientôt rapatriés s'ils le souhaitent, a déclaré la ministre des Affaires étrangères, Shirley Ayorkor Botchwey.
Le Nigeria déclare qu'il commencerait à évacuer dès le 2 mars des centaines de ses ressortissants ayant trouvé refuge dans les pays voisins de l'Ukraine.
Le ministre des Affaires étrangères Geoffrey Onyeama met tout en œuvre pour évacuer dès plus de 1.500 de ses ressortissants ayant trouvé refuge en Pologne, en Hongrie et en Roumanie.
Geoffrey Onyeama s'est entretenu avec les autorités ukrainiennes et polonaises pour s'assurer que les Nigérians ne se verraient pas refuser le droit de traverser la frontière.
Certains Nigérians qui ont franchi la frontière ont décrit leur voyage dans l'obscurité jusqu'aux frontières bondées où des fonctionnaires donnaient la priorité aux femmes et enfants ukrainiens.
Désormais en Pologne, Stéphanie Agekameh, étudiante en médecine, affirme que les responsables du poste-frontière de Medyka s'occupaient d'abord des Ukrainiens : "un des officiers est venu et nous a dit que c'est plus dur pour nous, les étrangers, parce qu'ils doivent contacter notre gouvernement dans différents pays".
Pour l'heure, plus de 260 Nigérians ont été accueillis par les ambassades, éparpillés entre Roumanie, Hongrie et Pologne. Près de 200 autres sont attendus lundi, d'après le ministère nigérian des Affaires étrangères.
Le ministre des Affaires étrangères de République démocratique du Congo (RDC), Christophe Lutundula, a de son côté affirmé qu'il recevrait ce 1er mars l'ambassadeur de Pologne pour favoriser le passage de quelque 200 ressortissants de RDC actuellement en Ukraine.
"Ils sont à la frontière où on n’accepte pas qu'ils accèdent à ces pays" voisins, a affirmé le ministre.
La Côte d'Ivoire, qui compte environ 500 ressortissants en Ukraine d'après les médias locaux, a également indiqué prendre des dispositions pour leur évacuation.
D'après le ministère kényan des Affaires étrangères, 201 Kényans sont en Ukraine, majoritairement des étudiants. Le ministère a récemment indiqué qu'ils étaient tous sains et saufs, même si certains restaient bloqués à la frontière polonaise en raison de restrictions de visa.