Guerre à l'est de la RD Congo : à l'ONU, le Rwanda assure ne faire que se défendre

Le ministre rwandais des Affaires étrangères a déploré jeudi à l'ONU la mise en cause "disproportionnée" de son pays, accusé de soutenir les rebelles dans l'est de la RD Congo. Olivier Nduhungireh a assuré ne prendre que des "mesures défensives" le long de sa frontière.

Image
ONU

Le ministre rwandais des Affaires étrangères a déploré jeudi à l'ONU la mise en cause "disproportionnée" de son pays, accusé de soutenir les rebelles dans l'est de la RD Congo. Photo prise le 22 septembre 2024.

AP Photo/Frank Franklin II
Partager 1 minute de lecture

"Pourquoi le Rwanda est-il pris pour cible de façon disproportionnée?", a lancé Olivier Nduhungirehe lors d'une réunion du Conseil de sécurité sur le conflit dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).

"Ce qui est clair pour nous au Rwanda, c'est que les mesures défensives que nous avons mises en place resteront jusqu'à ce qu'il y ait un cadre crédible pour des garanties de sécurité à long terme le long de notre frontière avec la RDC", a-t-il insisté.

Dans une résolution adoptée à l'unanimité fin février, le Conseil de sécurité de l'ONU avait condamné pour la première fois directement Kigali pour son soutien aux rebelles du M23 qui continuent leur avancée dans l'est de la RDC, réclamant clairement le retrait des troupes rwandaises du territoire congolais.

Le Conseil avait ainsi joint sa voix à de nombreuses capitales, experts et responsables de l'ONU qui n'hésitaient plus à dénoncer la présence de soldats rwandais aux côtés du M23, qui s'est emparé depuis janvier notamment des grandes villes de Goma et Bukavu.

"Il ne faut pas confondre le M23 et le Rwanda. Le M23 est un mouvement congolais qui a pris le contrôle de territoires", a déclaré le ministre rwandais devant la presse à l'issue de la réunion. 

Interrogé de façon répétée par les journalistes sur le nombre de soldats rwandais déployés en RDC, il a refusé de confirmer leur présence.

Le Rwanda ne "prend pas de territoires dans l'est de la RDC", a-t-il dit.

"Nous avons déployé des mesures défensives le long de notre frontière, pour nous défendre", mesures "ciblées, dynamiques et proportionnées à la menace", a-t-il insisté, répétant que cette dernière émane des activités des FDLR, groupe armé fondé par d'anciens responsables hutu du génocide des Tutsi en 1994 au Rwanda.

"Nous ne pouvons pas espérer parvenir à la paix sans s'attaquer aux racines de cette crise", a-t-il ajouté, accusant la mission de maintien de la paix de l'ONU en RDC (Monusco) d'avoir failli à sa mission de démanteler tous les groupes armés, dont les FDLR.

L'ambassadeur congolais Zenon Ngay Mukongo a de son côté accusé Kigali de "mépris flagrant" pour le processus de paix. Il a également appelé une nouvelle fois le Conseil de sécurité à prendre des sanctions "musclées" contre le Rwanda.