Guinée : Alpha Condé élu avec 59% des voix selon la commission électorale

Le président guinéen sortant, Alpha Condé, a gagné la présidentielle du 18 octobre avec 59,49% des voix, remportant ainsi un troisième mandat controversé, selon les résultats provisoires annoncés samedi 24 octobre par la commission électorale.
Le leader de l'opposition, Cellou Dalein Diallo, a annoncé qu'il contesterait devant la justice les résultats.

Image
Alpha Condé dépose son bulletin dans l'urne
Le président guinéen Alpha Condé dépose son bulletin de vote à Conakry, en Guinée, dimanche 18 octobre 2020.
© AP / Sadak Souici
Partager2 minutes de lecture

L'éventualité d'un troisième mandat consécutif de M. Condé, 82 ans, a provoqué pendant un an une contestation dans laquelle des dizaines de civils ont été tués, faisant craindre une éruption autour du vote, dans un pays coutumier des confrontations politiques sanglantes.

Son principal challenger, Cellou Dalein Diallo, battu par M. Condé en 2010 et 2015, a proclamé sa victoire, lundi 19 octobre, en invoquant le travail mené par son parti pour faire remonter les données du terrain et ne pas s'en remettre aux organes officiels, la Céni et la Cour constitutionnelle, inféodées au pouvoir selon lui. M. Diallo a dénoncé une "fraude à grande échelle" en cours selon lui pour falsifier les résultats.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé samedi à une "solution pacifique" par le "dialogue" de la crise post-électorale en Guinée, demandant au président réélu Alpha Condé et à son adversaire Cellou Dalein Diallo d'empêcher "la violence".

Internet perturbé dans un contexte de tensions politiques

Le pays en proie à de fortes tensions post-électorales accusait, vendredi 23 octobre, de sérieuses perturbations d'internet d'après les correspondants de l'AFP sur place, le groupe spécialisé NetBlocks et la compagnie Orange.

Netblocks, qui surveille de telles coupures en particulier en lien avec la politique, a expliqué soupçonner l'action de l'Etat guinéen : "Cet incident semble cohérent avec les restrictions imposées par le passé et attribuées aux organes de contrôle étatiques pendant les élections" a déclaré Alp Toker, directeur exécutif de Netblocks. Les journalistes de l'AFP ont quant à eux constaté que leur liaison internet via le réseau de téléphonie mobile Orange était quasiment inopérente.

    Douze candidats en tout étaient en lice. Les dix autres se partagent les miettes électorales.