Guinée : des médiateurs de la Cédéao dont l'ancien président béninois Thomas Boni Yayi sont à Conakry

Des médiateurs de la Cédéao, dont l'ancien président béninois Thomas Boni Yayi, doivent rencontrer ce 20 juillet la junte à Conakry pour discuter du délai du retour au pouvoir des civils en Guinée.
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Thomas Boni Yayi
L'ex-président béninois Thomas Boni Yayi, en 2012, lors d'une visite officielle au Brésil.
© AP Photo/Eraldo Peres
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Le colonel Mamady Doumbouya, qui a renversé le 5 septembre le président Alpha Condé (2010-2021) au pouvoir depuis plus de dix ans, s'est engagé à remettre le pouvoir à des civils élus dans un délai de trois ans.

La Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), favorable à une courte transition, a rejeté le 3 juillet ce délai, lors d'une réunion à Accra, sans annoncer de nouvelles sanctions contre la Guinée, déjà suspendue des organes de l'organisation.

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Elle avait le même jour annoncé une nouvelle mission de médiation en Guinée, comprenant notamment l'ex-président béninois Thomas Boni Yayi.

Le président en exercice de la Cédéao, le chef de l'État bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo, et le président de la Commission de la Cédéao, le Gambien Omar Alieu Touray, ont été accueillis ce 20 juillet à Conakry par le colonel Doumbouya, a indiqué à l'AFP une source à la présidence guinéenne.

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Thomas Boni Yayi se trouve quant à lui dans la capitale guinéenne depuis la veille, a dit à l'AFP un responsable de l'organisation régionale à Conakry.
Les trois hommes doivent être reçus ce 20 juillet par le chef de la junte guinéenne puis rencontrer des diplomates de France, des États-Unis, d'Allemagne, du Japon et d'Italie.

Par ailleurs, une coalition menée par le chef du principal parti en Guinée, l'ex-Premier ministre Cellou Dalain Diallo, s'est "inquiétée" de "l'allongement dangereux de la liste d'atteintes aux droits fondamentaux qui risque de porter un coup fatal aux efforts de médiation de la Cédéao", dans un communiqué transmis à l'AFP.

L'Alliance nationale pour l'alternance et la démocratie (Anad), formée de partis, de mouvements et d'associations, "proteste" notamment contre "l'interdiction de sortie du pays" à Oumar Sylla alias Foniké Menguè, coordonnateur du FNDC, une autre coalition qui avait récemment menacé de reprendre les manifestations en Guinée, interdites par la junte.

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Oumar Sylla devait prendre part du 19 au 21 juillet à Dakar à une réunion organisée par des organisations de la société civile ouest-africaine mais a été "empêché de sortir du pays sur instruction de la junte" qui a refusé qu'il embarque le 18 juillet à l'aéroport de Conakry, selon le FNDC.

Il avait déjà été violemment interpellé le 5 juillet, avec deux autres leaders du mouvement, provoquant de violentes manifestations spontanées. Ils avaient tous trois été relaxés à l'issue d'un procès où ils étaient jugés pour "outrage à magistrat".

Les autorités guinéennes, jointes les 19 et 20 juillet par l'AFP, n'ont pas souhaité s'exprimer sur le sujet.