Fil d'Ariane
La jeune femme s'appelait M'Mah Sylla. Diplômée en secrétariat et âgée de 25 ans, elle est "décédée le samedi 20 novembre à Tunis où elle avait été évacuée pour des soins suite au viol dont elle avait été victime dans une structure hospitalière" de Conakry. C'est ce qu'a annoncé le gouvernement guinéen dans un communiqué.
Elle s'était déjà rendue en août dans cet établissement situé dans la banlieue de Conakry, selon la presse locale. Les raisons de son deuxième passage n'ont pas été précisées. Après le viol présumé, la jeune femme avait été évacuée au mois d'octobre par les autorités à Tunis pour des soins dont la nature n'a pas été précisée.
Son nom était M'Mah Sylla. Elle était pleine de vie avec des rêves et des ambitions détruits du jour au lendemain par des actes de violence inimaginable.
Diaka Camara, journaliste guinéenne
Après une saisine du parquet, un juge d'instruction du tribunal de Manfanco (banlieue de Conakry) a placé le 14 octobre en "détention provisoire" trois médecins inculpés de "viol, avortement, administration de substances nuisibles, risque causé à autrui et complicité", selon le parquet. Une autre personne "en fuite", est "activement recherchée".
Dans un communiqué, le président de la transtion, le colonel Mamadi Doumbouya, a adressé "ses sincères condoléances" et a demandé de "prendre toutes les mesures urgentes afin d'accélérer l'enquête en cours pour que les coupables répondent de leur forfaiture".
La mort de M'Mah Sylla suscite de vives réactions dans le pays et sur les réseaux sociaux. Une pétition, à l’initiative d'associations de défense des droits des femmes, a été lancée et réclame des sanctions contre les auteurs présumés.
"Justice pour M'Mah Sylla. Plus jamais ça", indique une bande virale sur les réseaux sociaux. Des internautes ont aussi appeler à remplacer leur photo de profil par un carré de couleur rouge "en la mémoire de M'mah Sylla" et "de consacrer vos publications au drame vécu par M'mah Sylla tout en interpellant nos autorités."
#PhotosdeProfilRouge
— ABLOGUI (@ablogui) November 21, 2021
Durant les prochaines 48 heures, nous vous invitons à faire preuve de sobrieté en la mémoire de M'mah Sylla et de consacrer vos publications - si publications il y a - au drame vécu par M'mah Sylla tout en interpellant nos autorités.#48HDeSilenceGn pic.twitter.com/MXahyFq3dr