Quinze ans déjà que la fondation FITIMA vient en aide aux jeunes handicapés en Guinée, en les accueillant dans son centre situé en banlieue de Conakry. Une prise en charge complète et personnalisée, malgré l'absence de moyens financiers...
Une classe en plein air pour faire des origamis... Un moment agréable pour Fatoumata, 15 ans, qui souffre de handicap, comme les autres élèves du centre Fitima. Educatrice spécialisée, Ethel Vogien est venue spécialement de France, pour trois mois, afin de leur dispenser des cours axés sur leurs besoins.
"Quand ils sont en classe on essaye de leur proposer des activités, adaptés à leurs difficultés."Ethel Vogien éducatrice spécialisée
Quinze ans déjà que la
fondation Internationale Tierno et Mariam s'occupe de jeunes handicapés. A leur arrivée au centre, les patients bénéficient d’un diagnostic médical complet. Ils jouissent ensuite d’une prise en charge socio-éducative personnalisée afin de leur permettre une meilleure insertion sociale à l’issue de leur parcours.
Près de 20 enfants et adolescents, âgés de 4 à 19 ans, y sont accueillis tous les jours, pour une prise en charge complète, personnalisée, et adaptée à leurs handicaps.
Manque de moyens
Infirmité motrice d’origine cérébrale, surdité, syndrome autistique, trisomie 21 hémopathie, les handicaps sont divers et chaque patient est considéré comme unique. Pour aider leurs enfants, certains parents contribuent en fonction de leurs moyens. Pour les plus démunis, c'est gratuit.
Le centre dispose d’une kinésithérapeute, d'une orthophoniste, d'un ergothérapeute et de plusieurs éducateurs spécialisés. La fondatrice
Hawa Dramé a dû prendre en charge la formation du personnel, la Guinée ne disposant pas d’école de formation.
Autre problème : situé dans le quartier de Nongo dans la banlieue de Conakry, le centre n’est pas adapté pour les personnes en situation de handicap. Les enfants en fauteuil roulant y ont difficilement accès. Sans compter les nombreux trous, crevasses et pierres qui gênent les déplacements dans la cour du bâtiment où les enfants ont souvent des activités.
C'est une maison de quartier que nous avons louée et elle n'est pas adaptée aux personnes en situation de handicap, et comme le lieu ne nous appartient pas, nous ne pouvons pas faire des aménagements.Hawa dramé, fondatrice du centre FITIMA
Le centre est pourtant le seul recours pour une prise en charge correcte des handicapés à Conakry, mais il ne bénéficie d'aucune subvention publique. Une situation qui préoccupe le Professeur Cissé Abbas, chef du service neurologie de l’hôpital Ignace Din à Conakry. Dans son service, 80% des patients qu’il accueille sont atteints de handicap.
C'est la question de l'insertion sociale de la personne. Quand vous êtes handicapé dans ce pays, qu'est-ce que vous devenez? Comment vous vivez? Comment vous vous logez? Comment vous vous douchez? Comment vous vous soignez ?Professeur Cissé Abbas, chef du service neurologie de l'hôpital Ignace Din à Conakry
Faute de moyens pour une prise en charge adaptée, Pr Abbas dit n'avoir pas d’autre choix que de les envoyer à la FITIMA. Selon sa fondatrice, le centre joue aujourd'hui sa survie, faute de moyens... La fondatrice Hawa Dramé et ses équipes ont donc lancé
un appel aux dons et misent sur un gala de charité en mai prochain pour récolter des fonds.