Fil d'Ariane
Ces scrutins se feront "dans le calme et la sérénité. J'en suis convaincu. (Ils) vont se dérouler dans la transparence, dans le respect absolu des règles démocratiques et des usages républicains", a affirmé le président Condé, dans un discours publié samedi sur la page Facebook de la présidence guinéenne.
"La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), l'Union africaine (UA) et l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) ont fait des recommandations intégralement prises en compte", a dit M. Condé. Les autorités guinéennes étaient censées nettoyer les listes électorales de près de 2,5 millions de noms, soit le tiers du fichier.
La Guinée est en proie depuis mi-octobre à des manifestations contre l'intention prêtée au président Alpha Condé, élu en 2010 puis réélu en 2015, de briguer un troisième mandat fin 2020.
Le référendum sur une nouvelle Constitution, et son couplage avec des législatives reportées à plusieurs reprises, font partie du plan de M. Condé pour mener à bien son projet, accuse le FNDC, le collectif de partis et de la société civile opposé à un éventuel 3e mandat de M. Condé. Au moins 31 civils et un gendarme ont été tués depuis.
Plusieurs heures avant l'adresse du président guinéen, des incidents sont survenus dans plusieurs zones, ont rapporté samedi à l'AFP des témoins et des responsables administratifs.
Des manifestants ont attaqué dans la nuit de vendredi à samedi la gendarmerie et la sous-préfecture de Porédaka, dans la région de Mamou (centre). Ils "ont déchiré des listing et saccagé des dizaines de cartons contenant des cartes électorales", a déclaré samedi à l'AFP un responsable administratif local.
Deux écoles publiques devant servir de bureaux de vote ont également été incendiées dans la ville de Mamou, selon un autre responsable administratif.
Dans la zone de Pita (centre-nord), les sous-préfectures de Brouwal Tappé et de Bantignel ont été incendiées vendredi nuit, selon des témoins et un responsable administratif. A Yomou (extrême-sud), le palais de justice a été incendié, assure une source de sécurité locale.
A Labé (nord), des partisans du FNDC ont érigé samedi des barricades et brûlé des pneus sur la chaussée, selon des témoins. Des forces de l'ordre étaient postées devant les bâtiments publics dont l'hôpital, le gouvernorat et les résidences du gouverneur et du préfet, selon les mêmes témoins.
"Je confirme qu'à l'intérieur du pays, ça bouillonne un peu partout", a déclaré samedi à l'AFP un responsable du ministère de l'administration du territoire (Intérieur). Le ministre de l'administration le général Bouréma Condé n'a pas répondu samedi aux appels de l'AFP.
Les deux consultations sont prévues dimanche bien que la Guinée a déclaré deux cas de contamination au Covid-19. Un de ces cas a été guéri, a indiqué samedi le ministère de la Santé. La présence du Covid-19 suscite une attention particulière dans un pays où la fièvre Ebola a fait 2.500 morts entre 2013 et 2016.