Guinée : les États-Unis "exhortent" la junte à mettre en place la transition

En visite en Guinée depuis le 1er décembre, le sous-secrétaire d'État américain aux Affaires africaines, Michael Gonzales, "exhorte" la junte à une transition "rapide" pour remettre le pouvoir aux civils.
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Conakry une semaine après le coup d'état de la junte 15 septembre 2021
Diplomates et représentants étrangers attendent de rencontrer la junte dirigée par le Colonel Mamady Doumbouy au palais du peuple de Conakry le 15 septembre 2021 une semaine après le coup d'État. 
© AP Photo/Sunday Alamba
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Michael Gonzales terminait ce 3 décembre une visite officielle de trois jours en Guinée, trois mois après le coup d'État ayant renversé le président Alpha Condé qui était au pouvoir depuis 2010.

Il a rencontré des opposants au régime d’Alpha Condé et des responsables de la junte au pouvoir depuis le putsch du 5 septembre, dont le Premier ministre Mohamed Béavogui et le chef de ce putsch, devenu président de la transition, le colonel Mamady Doumbouya.

"Lorsqu'il y a un coup d'État et que la transition s'éternise, il y a un risque que cela permette aux militaires de rester au pouvoir" a dit Michael Gonzales lors d'une conférence de presse.

Le sous-secrétaire d'État américain s’est déclaré en faveur de "la mise en place très rapide d'un CNT", un Conseil national de transition qui doit être l'organe législatif de la junte. "Partout où cela a réussi (après un putsch), il y a eu une courte transition permettant le retour des civils au pouvoir", a-t-il insisté.

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Michael Gonzales a aussi exhorté la junte à organiser le procès des auteurs du massacre du 28 septembre 2009. Selon une commission d'enquête de l'ONU, des militaires avaient tué au moins 157 personnes et violé 109 femmes dans un stade, où des milliers d'opposants à Moussa Dadis Camara, alors chef de junte, s'étaient rassemblés. "Il faut déterminer les responsabilités dans ce massacre", a affirmé l’envoyé des États-Unis.

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La ministre guinéenne de la Justice, Fatoumata Yarie Soumah, a déclaré le 26 novembre que le gouvernement se "préparait" à juger les auteurs de ce massacre, à l'issue d'une visite d'une délégation de la Cour pénale internationale dans le pays.

Le chef de la junte guinéenne, le colonel Doumbouya, qui s'est fait investir président de transition le 1er octobre, s'est engagé à rendre le pouvoir à des civils après des élections, mais sans mentionner jusque-là d'échéance pour cette transition.