Guinée : les militaires envisagent de rester au pouvoir jusqu'en 2025

Le nouveau Premier ministre guinéen, Amadou Oury Bah, a reconnu que les militaires au pouvoir devraient y rester au moins jusqu'en 2025. Ils manqueraient ainsi à leur engagement de partir d'ici à fin 2024.

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Le président guinéen Mamadi Doumbouya s'adresse à la 78e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, jeudi 21 septembre 2023.

Le président de la transition guinéenne, Mamadi Doumbouya, s'exprime à la 78ème session de l'Assemblée générale des Nations Unies, le 21 septembre 2023.

Richard Drew (AP)
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Amadou Oury Bah, nommé à son poste par les militaires fin février 2024, a évoqué, dans un entretien à RFI diffusé mardi 12 mars, la crise économique à laquelle le pays est en proie, la nécessité d'apaiser les tensions politiques et sociales actuelles et la volonté de mener un référendum constitutionnel d'ici à la fin de l'année.

"Il y a beaucoup de contingences, a-t-il souligné. Dans un contexte où nous accusons une fragilité sur le plan économique, sur le plan financier, nous devons travailler à une stabilisation, à une décrispation politique pour avoir la possibilité d'examiner et de faire les étapes du chronogramme (calendrier) dans une relative sérénité."

"Donc l'objectif, c'est de finir cela et je pense que 2025 est une bonne période pour couronner l'ensemble du processus", a-t-il ajouté.

"Quelques retards"

Les militaires ont renversé le président civil, Alpha Condé, en septembre 2021. Ils se sont engagés auprès sous la pression de la Communauté économique des États ouest-africains (Cédéao), sous la pression de celle-ci, à rendre le pouvoir à des civils élus d'ici à fin 2024 à l'issue d'une période dite de "transition". Cette période est nécessaire, selon eux, pour mener à bien de profondes réformes et mettre fin à des décennies d'instabilité dans le pays.

Mais le Premier ministre a reconnu "quelques retards" dans la mise en œuvre du calendrier. Les autorités doivent encore mener à bien le recensement et l'établissement d'un fichier électoral, a-t-il précisé. "D'ici la fin de l'année, il faut nécessairement que le référendum constitutionnel puisse être tenu ; à partir de ce moment les autres processus électoraux vont être déclinés."

Il a contesté le fait que les militaires conduits par le général Mamadi Doumbouya s'accrochent au pouvoir. "Le leadership à la tête de la Guinée veut que la Guinée redevienne un pays normal."