Guinée : l’opposant Roger Bamba mort en détention

Un opposant guinéen en détention depuis septembre à Conakry est mort dans la nuit de mercredi à jeudi 17 décembre. Sa famille, qui a annoncé la nouvelle, évoque "un crime d'Etat". Le gouvernement attribue son décès à une maladie.

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Roger Bamba
Roger Bamba était chargé de la communication de l'UFDG, le principal parti d'opposition.
© Page Facebook de Roger Bamba
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Roger Bamba, la quarantaine, était membre de la cellule de communication et responsable des jeunes de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), le principal parti d'opposition dirigé par Cellou Dalein Diallo. Arrêté le 6 septembre 2020, il était détenu à la prison centrale de Conakry.

Selon le ministère de la Justice, il est décédé à l’hôpital Ignace Deen où il avait été transféré le 16 décembre. Selon une déclaration du responsable de la communication du ministère, Roger Bamba est mort d'"une cirrhose du foie qui a ballonné son ventre et enflé (ses) pieds". Dans un communiqué, le ministère "rappelle qu'il est du droit des familles et proches de faire une demande d'autopsie".

"Empoisonné"

"Mon mari a été empoisonné. Il a été maltraité en détention. C'est un crime d'Etat", a accusé jeudi devant la presse son épouse, Christine Mamy.
L'UDFG a affirmé jeudi dans un communiqué avoir appris la "triste nouvelle". Le parti ajoute qu'il n'a "pas encore connaissance de la nature de la maladie" qui l'aurait emporté. Le président de l'UFDG, Celou Dalein Diallo déplore ce décès.
 

Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), une coalition de partis, d'organisations de la société civile et de syndicats, opposée au 3e mandat d'Alpha Condé, a lui condamné "cet énième assassinat de prisonniers politiques".

Roger Bamba avait été arrêté après "avoir échangé des textos (sur la situation politique) avec un inconnu qui a finalement porté plainte contre lui", a indiqué à l'AFP son épouse, sans plus de détails. 

La candidature de M. Condé a donné lieu à des mois de manifestations durement réprimées et de violences qui ont fait des dizaines de morts civils depuis un an et dans les jours suivant l'élection.

Cinq figures de l'opposition, dont quatre membres de l'UFDG, sont en détention depuis novembre, accusées par les autorités d'être impliquées dans les violences autour de la présidentielle.