Guinée: violence et confrontations avec les forces de l'ordre lors d'une manifestation dans la banlieue de Conakry

Des heurts ont opposé des groupes de jeunes et les forces de sécurité guinéennes dans la banlieue de Conakry, ce jeudi 14 février, où l'opposition appelait à manifester malgré l'interdiction de tout rassemblement par la junte au pouvoir.
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Carte Conakry
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Plusieurs quartiers situés le long de la route Le Prince qui traverse la banlieue ont été le théâtre de confrontations répétées entre des groupes mobiles lançant des pierres et dressant des barricades sur la route, et des gendarmes et des policiers tâchant de les disperser à coups de lacrymogènes.

Des coups de feu ont été entendus. Des heurts ont été rapportés dès mercredi soir. Le Front national de défense de la Constitution (FNDC), collectif de défense des droits, a fait état dans un communiqué de six blessés par balle, dont un se trouve selon lui dans un état critique.

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Le FNDC a assuré que les autorités avaient appelé des unités de l'armée en renfort. Le recours à l'armée est "une situation préoccupante pour nous dans la mesure où nous ne comprenons pas ce qui peut justifier un telle décision à ce stade", a dit le porte-parole de l'Organisation guinénne de défense des droits de l'Homme, Alseny Sall. Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent un déploiement sécuritaire important.

Le FNDC avait appelé à une marche pour réclamer la libération de trois de ses responsables arrêtés et de tous les autres prisonniers détenus pour des raisons selon lui politiques, ainsi qu'un retour rapide des civils au pouvoir. Les principaux partis, quasiment réduits à l'inaction, avaient appelé à la mobilisation.

La Guinée est dirigée depuis septembre 2021 par une junte qui a pris le pouvoir par la force le 5 septembre 2021 à la faveur d'un des différents putsch qu'a connus l'Afrique de l'Ouest depuis deux ans. La junte interdit toute manifestation depuis 2022. Elle a aussi prononcé la dissolution du FNDC.

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Les militaires se sont engagés à céder la place à des civils élus au terme d'une période au cours de laquelle ils disent vouloir mener de profondes réformes. Les militaires conduits par le colonel Mamady Doumbouya ont consenti sous la pression de l'organisation des Etats ouest-africains Cédéao à limiter cette période transitoire à deux ans à partir de janvier 2023.

L'opposition accuse la junte de confisquer le pouvoir et de faire taire toute voix discordante à coup d'arrestations de leaders politiques ou de la société civile, et d'enquêtes judiciaires. Les grands partis refusent le dialogue avec la junte sur le contenu de la période dite de transition dans les conditions fixées par les autorités.