Fil d'Ariane
Lors du sommet du G7, la Première ministre italienne a appelé le Fonds monétaire international (FMI) à venir en aide à la Tunisie, en proie à une grave crise financière.
Giorgia Meloni pendant le sommet du G7
La Première ministre italienne Giorgia Meloni a appelé samedi lors du sommet du G7 au Japon le Fonds monétaire international (FMI) à adopter une approche "pragmatique" pour débloquer des financements à la Tunisie sans conditions préalables.
"La Tunisie se trouve dans une situation très difficile, une fragilité politique évidente et face à un risque de défaut de paiement imminent", a-t-elle dit lors d'une session avec les autres dirigeants des sept principales démocraties industrialisées.
Or, "les négociations entre le FMI et la Tunisie sont de fait bloquées", a-t-elle déploré, selon des propos rapportés par sa délégation. Selonla cheffe du gouvernement italien, l'institution financière internationale fait preuve d'une "certaine rigidité" car elle n'a "pas obtenu" du président tunisien Kais Saied "toutes les garanties qui seraient nécessaires".
En marge du G7 à Hiroshima, Giorgia Meloni a d'ailleurs rencontré la directrice générale du FMI Kristalina Georgieva, avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, pour évoquer "la question de l'immigration et notamment la Tunisie", selon cette source italienne.
"Le président des Etats-Unis Joe Biden et le président français Emmanuel Macron se sont joints à elles pour un bref passage", a-t-on précisé de même source.
La France considère aussi que la finalisation d'un programme d'aides entre la Tunisie et le FMI est une "priorité".
La Tunisie, endettée à environ 80% de son PIB, a obtenu un accord de principe du FMI à la mi-octobre pour un nouveau prêt de près de 2 milliards de dollars, afin de l'aider à surmonter sa grave crise financière.
Mais les discussions sont dans l'impasse, faute d'engagement ferme de Tunis à restructurer ses plus de 100 entreprises publiques lourdement endettées et à lever les subventions sur certains produits de base.
Les Occidentaux s'inquiètent de l'absence d'avancées et d'un possible effondrement de l'économie tunisienne. En Europe, les dirigeants, dont Mme Meloni, redoutent pour leur part que cela accroisse les départs de migrants vers les côtes européennes.