Fil d'Ariane
"Notre proposition est de commencer à financer la Tunisie, à travers le FMI, et de verser, après une première tranche, une seconde tranche avec la progression des réformes", a-détaillé le ministre des Affaires étrangères, Antonio Tajani, lors d'un point presse, à l'issue d'une rencontre avec son homologue tunisien Nabil Ammar.
Mais ces tranches ne doivent pas être "totalement conditionnées à la conclusion du processus des réformes", a souligné Antonio Tajani. "Le ministre m'a assuré que les réformes se poursuivent", a-t-il précisé.
Le président tunisien Kaïs Saïed a rejeté la semaine dernière les "diktats" du FMI, qui conditionne l'octroi d'un prêt à la Tunisie à des réformes économiques et à la levée de certaines subventions étatiques.
"En ce qui concerne le FMI, les diktats provenant de l'étranger et qui ne mènent qu'à davantage d'appauvrissement sont inacceptables", a déclaré Kaïs Saïed le 6 avril.
Les dirigeants européens, dont la Première ministre italienne Giorgia Meloni, craignent qu'un effondrement économique de la Tunisie accroisse les départs de migrants vers les côtes européennes.
Jeudi à Rome, son ministre des Affaires étrangères a estimé que "tous les messages sceptiques ou non positifs par rapport à la Tunisie (...) n'aident pas l'économie tunisienne et donc nourrissent tous les fléaux, y compris la migration illégale".
Ho incontrato il Min. @MfaNabilAMMAR. Il Gov continuerà ad impegnarsi per la stabilità politica ed economica della #Tunisia. Vogliamo rafforzare cooperazione nel settore migratorio: controllo frontiere, lotta ai trafficanti e rimpatri. Lavoriamo per sbloccare negoziato con il FMI pic.twitter.com/hYbOWhUZyC
— Antonio Tajani (@Antonio_Tajani) April 13, 2023
"Aider l'économie tunisienne, c'est lutter aussi contre la migration", a-t-il conclu.
La Tunisie, endettée à environ 80% de son PIB, a obtenu un accord de principe du FMI à la mi-octobre pour un nouveau prêt de près de 2 milliards de dollars pour l'aider à surmonter la grave crise financière qu'elle traverse.
Mais les discussions sont dans l'impasse, faute d'engagement ferme de la Tunisie à mettre en œuvre un programme de réformes pour restructurer les plus de 100 entreprises publiques tunisiennes lourdement endettées et lever les subventions sur certains produits de base.