La loi, selon le principe islamique, condamne les relations sexuelles hors mariage, les enfants nés de ces relations sont encore aujourd’hui discriminés. Depuis trois ans, ces enfants peuvent porter le nom de leur mère et donc être déclarés et avoir une identité légale. Reportage Maud Ninauve et Ilhame Taoufiqi.
La loi, selon le principe islamique, condamne les relations sexuelles hors mariage, les enfants nés de ces relations sont encore aujourd’hui discriminés. Depuis trois ans, ces enfants peuvent porter le nom de leur mère et donc être déclarés et avoir une identité légale. Jusque là, ces enfants étaient honteux, cachés, sans état civil, sans inscription à l’école pour beaucoup, et puis comment trouver un travail ensuite. En début d’année, un espoir de changement historique né d’un jugement: une mère célibataire avait obtenu via un test ADN la reconnaissance en paternité de son enfant ainsi que des indemnités pour préjudice. Ce jugement a été rejeté en appel il y a un mois. Les associations et militants travaillent à ce changement depuis plus de dix ans. Problématique juridique: en première instance, le juge avait fait valoir les conventions internationales sur les Droits de l’enfant ratifiées par le Maroc, qui garantissent donc l'égalité des enfants face aux droits, ainsi que la Constitution marocaine qui garantie dans son préambule cette égalité/droits et cela, peu importe l'origine social ou culturelle de ces enfants. Mais en appel, le jugement fait valoir en priorité la loi marocaine, en totale contradiction avec ces conventions, et ne reconnaissant pas la preuve ADN, elle refuse l’implication du père. Conséquence: les mères célibataires sont encore et toujours seules tenues responsables du problème et ces enfants sont des citoyens de seconde zone.