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Kenya : la police disperse une manifestation de l'opposition contre la commission électorale

La police kényane a dispersé ce mardi à l'aide de gaz lacrymogènes une manifestation de l'opposition contre la Commission électorale à Nairobi, marquant, selon l'opposant Raila Odinga, le début d'une "campagne pacifique" contre l'institution qui a organisé la présidentielle du 8 août, invalidée en justice.

L'opposition réclame une réforme en profondeur de la Commission électorale (IEBC), pointée du doigt dans le jugement de la Cour suprême invalidant le 1er septembre la réélection du président sortant Uhuru Kenyatta avec 54,27% des voix, contre 44,74% à M. Odinga. La nouvelle élection est prévue le 26 octobre.
Mercredi matin, environ 300 partisans de l'opposition se sont rassemblés à proximité des bâtiments de l'IEBC, dans le centre de Nairobi, appelant à la démission de son directeur exécutif Ezra Chiloba en scandant "Chiloba out!", selon un journaliste de l'AFP.
Une centaine de partisans de M. Kenyatta sont également venus sur place et la police a dispersé les deux groupes lorsque des pierres ont été lancées.
Police et manifestants ont ensuite joué au chat et à la souris plusieurs heures durant, la police faisant de nouveau usage de gaz lacrymogènes. Un autre rassemblement a eu lieu à Kisumu, un des bastions de l'opposition dans l'ouest du pays.
Un mois avant la date prévue pour la nouvelle élection, Raila Odinga a annoncé mardi que cette manifestation marquait le début d'une "campagne pacifique" afin que l'IEBC accède à ses exigences, dont la démission de plusieurs responsables et un changement de fournisseur du matériel électoral. Sans quoi, a-t-il répété, il boycottera le scrutin.

Irrégularités


Alors que la campagne électorale s'annonce plus acrimonieuse que la précédente, Uhuru Kenyatta a exclu toute réforme en profondeur de l'institution.
La Cour suprême avait dans son jugement évoqué des irrégularités dans la transmission des résultats, et M. Odinga a de nouveau dirigé ses critiques contre la société kényane de télécoms Safaricom et la société française OT Morpho, qui a notamment fourni le système de transmission électronique des résultats.
Evoquant une "conspiration" internationale, l'opposant a accusé OT Morpho d'avoir aidé à manipuler les résultats, assurant sans en apporter la preuve que cette opération a été rendue possible par l'envoi des résultats vers un serveur "enregistré en Espagne et contrôlé depuis la France".
Le 15 septembre, OT Morpho avait démenti ces accusations sur la foi d'un audit interne.
Le système électronique est utilisé au Kenya pour la reconnaissance biométrique des électeurs et la transmission des résultats, mais le vote est exprimé à l'aide de bulletins de vote en papier, introduits dans des urnes et comptés manuellement.
AFP