Fil d'Ariane
"La mission de ce ministère est de nourrir les fidèles de manière holistique dans tous les domaines de la spiritualité chrétienne alors que nous nous préparons à la seconde venue de Jésus-Christ par l'enseignement et l'évangélisation", peut-on lire sur le site de la secte .
Paul Mackenzie Nthenge diffusait un programme intitulé "Messages de fin des temps" évoquant "les enseignements, prêches et prophéties sur la fin des temps, communément appelée eschatologie". Il affirmait "apporter l'Evangile de notre SEIGNEUR Jésus-Christ exempte de tromperie et de l'intellect de l'Homme".
Il a également lancé une chaîne YouTube en 2017, où l'on trouve des vidéos de ses prêche menés dans son église de Malindi, où il mettait notamment en garde ses fidèles contre les pratiques "démoniaques" telles que le port de perruques et les transactions numériques sans argent liquide.
Il est depuis de nombreuses années dans le colimateur des autorités. En 2017, il avait déjà été détenu pour avoir prôné à de nombreux enfants l’absentéisme scolaire. Il justifiait cette en disant que l’éducation n’était pas reconnue dans la Bible.
Cette année-là, Paul Mackenzie Nthenge a été arrêté une première fois pour "radicalisation", pour avoir prôné de ne pas mettre les enfants à l'école, affirmant que l'éducation n'était pas reconnue par la Bible.
Il affirme avoir fermé son église deux ans plus tard pour s'installer dans le village forestier de Shakahola. "J'ai eu la révélation que le moment d'arrêter était venu", déclarait-il le 25 mars dernier au quotidien The Nation. "Je prie juste avec moi-même et ceux qui ont choisi de croire", assurait-il.
Deux enfants sont morts de faim alors qu’ils étaient sous la garde de leurs parents, tous deux adeptes de la secte.
Le "pasteur" doit comparaître le 2 mai devant un magitrat. Le procureur l’accuse de recourir à des préceptes religieux extrêmes, tels que le jeûne jusqu’à la mort afin de rejoindre le paradis plus rapidement. Plus de 70 corps ont été retrouvés. Et plus de 110 adeptes de sa secte sont portés disparus.
Ce scandale ravive également le débat sur le contrôle des cultes au Kenya, pays majoritairement chrétien, où des "pasteurs", "Églises" et autres mouvements religieux marginaux défraient la chronique.
De précédentes tentatives de réglementation ont suscité une vive opposition, au nom notamment de la séparation entre l'Église et l'État.