Fil d'Ariane
"Depuis mon plus jeune âge, j'ai toujours eu un mental à toute épreuve et ni la prison d'El-Harrach, dans laquelle j'ai passé une nuit, ni celle de Koléa, où je suis incarcéré depuis neuf mois, ne peuvent entamer mon moral", écrit Khaled Drareni, qui purge une peine de deux ans de prison. Le journaliste remercie ceux qui lui ont "apporté leur soutien et leur solidarité, en Algérie comme à l'étranger".
"Votre soutien et votre sympathie envers moi et envers les autres détenus d'opinion à travers tout le pays, ainsi que votre adhésion au principe de la liberté de la presse, a marqué mon esprit et s'est niché dans mon coeur", affirme le journaliste de 40 ans.
"Pensez à sauvegarder vos principes, merci", conclut-il dans le texte publié mercredi 30 décembre 2020.
« Je salue et remercie tous ceux qui sont solidaires avec moi, que ce soit ici en Algérie, ou ailleurs dans le monde, j’ai un moral solide, et ce depuis ma naissance. Ce ne sont ni la prison d’El Harrach dans laquelle j’ai passé une seule nuit, ni celle de Koléa où je me trouve depuis neuf mois, qui vont me démoraliser. Votre empathie et votre soutien, qu’il s’agisse de moi, ou du reste des détenus d’opinion qui se trouvent dans les quatre coins du pays, votre attachement à ce combat qui est celui de la liberté de la presse, représente pour moi une médaille d’honneur, une distinction qui restera gravée dans ma mémoire et mon cœur. Prenez soin de vos proches, et veillez à garder vos principes. Merci à tous. »
Khaled Drareni, établissement pénitentiaire de Koléa. Numéro d’écrou : 22244 / Cellule 85 30/12/2020.
Des avocats, cités par des médias locaux, ont récemment exprimé leur inquiétude sur les conditions de détention de Khaled Drareni.
Le journaliste avait couvert le mouvement de contestation populaire du Hirak, avant la suspension des manifestations à cause de la pandémie de Covid-19. Sa condamnation avait suscité l'indignation en Algérie et à l'étranger.
Le site Casbah Tribune qu'il a créé est bloqué par les autorités algériennes depuis le 2 décembre.
Selon RSF, la liberté d'information est "fortement menacée" en Algérie, qui figure à la 146e place (sur 180) du classement mondial de la liberté de la presse 2020 établi par l'ONG.