Le Ghana et la Côte d'Ivoire représentent à eux deux plus de 60% de la production mondiale des fèves de cacao. Depuis plusieurs années les deux pays producteurs demandent une plus juste rémunération des producteurs.
Dans un communiqué, le Conseil Café Cacao ivorien et le Cocobod (instances de régulation et d'aides de la Côte d'Ivoire et du Ghana) donnent jusqu'au 20 novembre aux multinationales du cacao pour payer la prime aux producteurs.
(RE)voir : Côte d'Ivoire : bras de fer dans le monde du cacao
Le Ghana et la Côte d'Ivoire menacent de ne plus produire un
"cacao durable". "Le Conseil duCafé-Cacao et le Cocobod feront des recommandations à leurs gouvernement pour suspendre les programmes de durabilité", peut-on lire dans le communiqué du Conseil du Café-Cacao.
Pour l'instant les principales multinationales du secteur n'ont pas réagi.
Ces programmes, dits de
"durabilité", visent à garantir que les multinationales achètent du cacao
"durable" respectant des critères de production éthiques (n'entraînant pas de déforestation ou ne recourant pas au travail des enfants notamment). Ils sont un élément de communication et de marketing important en direction des consommateurs occidentaux selon les producteurs africains.
Un prix qui stagne depuis plus de 10 ans
Tout comme le café, le prix du cacao stagne depuis près de 10 ans. Dans un contexte d'inflation et de montée des coûts de production les agriculteurs demandent une prime de 400 dollars par tonne, en plus du cours actuel du cacao. Celui-ci est actuellement côté à la bourse de Chicago à un peu plus de 2400 dollars la tonne.
Les multinationales refusent de verser la prime aux producteurs, pour l'instant.
Mise en place d'une prime pour un revenu décent
La Côte d'Ivoire et le Ghana ont instauré en 2021 un
"Différentiel de revenu décent" (DRD), cette prime de 400 dollars par tonne pour
"assurer une durabilité à l'économie cacaoyère".(RE)voir : Burkina Faso : le chocolatier Chef André inquiet pour ses importations de cacao ivoirien
6% des revenus mondiaux du chocolat pour les producteurs de cacao
Les planteurs sont les parents pauvres du secteur: ils ne perçoivent que 6% des 100 milliards de dollars par an que génère le marché mondial du cacao et du chocolat, verrouillé par les grands industriels.
En Côte d'Ivoire, plus de la moitié des planteurs vivent sous le seuil de pauvreté, selon une étude de la Banque mondiale. La situation est comparable au Ghana, où quelque 800.000 familles vivent du cacao.
(RE)voir : Côte d'Ivoire : le prix du cacao fixé pour améliorer le quotidien des producteurs
Le 26 octobre dernier, les réprésentants des gouvernements ivoiriens et ghanéens ont boycotté la rencontre des acteurs du secteur organisé par la fondation mondiale du cacao. Cette politique de la chaise vide a marqué une rupture entre producteurs et multinationales du chocolat. Avec cet ultimatum du 20 novembre le bras de fer continue entre pays producteurs et industrie du chocolat.