GSK, Johnson&Johnson,…ce ne sont pas des bonnes œuvres . Et ces firmes ne s’en cachent pas: développer un vaccin contre Ebola n’est pas rentable aujourd’hui.
Les portes de la gloire
Ce qui motive cette course au vaccin, c’est la reconnaissance. Pour des marques pharmaceutiques mondiales comme elles le sont, devenir celui qui le premier trouvera la solution adaptée au virus Ebola, cela garantit une réputation. Cela valorise la marque et les scientifiques qui travaillent pour elles.
Et puis on peut comparer ça à un portefeuille d'investissements: si un de vos produits est moins rentable que les autres ou pas rentable du tout, ce n'est pas trop grave tant que votre enveloppe globale est dans le vert et que vous pouvez continuer à investir.
Ces entreprises se rattrapent sur d'autres produits. Et rappelons que ce sont surtout des financements publics qui paient les recherches. Le secteur privé passera au premier plan plus tard, pour la production et la distribution d'un vaccin contre Ebola. Il sera encore temps à ce moment-là, de parler de calculs de rentabilité.
Protocoles accélérés
Des phases test il y en a trois. Et plus on avance, plus on élargit le groupe test. Et donc plus ça prend du temps. En clair, il ne faut pas attendre un vaccin opérationnel avant début 2016. Des essais seront conduits normalement début 2015, au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée.
Les protocoles, ces " grilles de développement " entre autres des vaccins, sont ici compressées à des délais extrêmement courts. La question du risque se pose donc. Faudra-t-il suivre le protocole habituel : tirer au sort les participants, les uns recevant le vaccin, les autres un simple placebo ? Cette méthode est la plus efficace et rapide pour juger de l’efficacité du vaccin. Mais sur un plan éthique, comment administrer un placebo aux volontaires, compte tenu de la gravité de la maladie ? Ce qui ramène aussi cette " course " à des questions éthiques.