La course aux vaccins contre le virus Ebola

Ce jeudi, on annonçait une avancée significative dans la recherche d’un vaccin contre le virus Ebola. Le vaccin expérimental en question est développé par les Instituts nationaux américains de la santé (NIH) avec le géant pharmaceutique GSK. C’est en fait une véritable course qui se joue pour l’instant. Et si le sérum de GSK semble avoir une longueur d’avance, il est loin d’être le seul.
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La course aux vaccins contre le virus Ebola
Des tests sont en cours en Suisse. Richard Juilliart - BELGAIMAGE
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Il faut en règle générale entre 10 et 15 ans pour développer un vaccin. Dans le cas du virus Ebola, et si les prévisions actuelles sont respectées, cela prendra en tout et pour tout, maximum entre un et deux ans. Donc oui il y a une course, à celui qui développera le premier un vaccin contre le virus qui sévit en Afrique de l’Ouest. Et, oui, le processus de développement s’accélère. Le premier vaccin à faire l'objet d'un essai clinique est bien toléré par le groupe test.
 
 
Des partenariats public-privé
 
GlaxonSmithKline est sur le coup, GSK, qui travaille avec les instituts nationaux de la santé aux Etats-Unis. Juste derrière eux mais toujours dans le peloton de tête, il y a NewLink Genetics, une autre boîte pharmaceutique américaine qui possède les licences commerciales sur les recherches effectuées par des laboratoires canadiens. N’oublions pas la Russie, qui au mois d’octobre, a un peu surpris tout le monde en annonçant qu’elle avait non pas un mais trois vaccins en préparation. Enfin il y a des américains, encore, Johnson&Johnson qui se sont lancé dans la course plus tardivement.
 
La course aux vaccins contre le virus Ebola
Les acteurs principaux de la course dans la recherche d'un vaccin contre Ebola. - © Tous droits réservés
GSK, Johnson&Johnson,…ce ne sont pas des bonnes œuvres . Et ces firmes ne s’en cachent pas: développer un vaccin contre Ebola n’est pas rentable aujourd’hui.
 
 
Les portes de la gloire
 
Ce qui motive cette course au vaccin, c’est la reconnaissance. Pour des marques pharmaceutiques mondiales comme elles le sont, devenir celui qui le premier trouvera la solution adaptée au virus Ebola, cela garantit une réputation. Cela valorise la marque et les scientifiques qui travaillent pour elles.
 
Et puis on peut comparer ça à un portefeuille d'investissements: si un de vos produits est moins rentable que les autres ou pas rentable du tout, ce n'est pas trop grave tant que votre enveloppe globale est dans le vert et que vous pouvez continuer à investir.
 
Ces entreprises se rattrapent sur d'autres produits. Et rappelons que ce sont surtout des financements publics qui paient les recherches. Le secteur privé passera au premier plan plus tard, pour la production et la distribution d'un vaccin contre Ebola. Il sera encore temps à ce moment-là, de parler de calculs de rentabilité.
 
 
Protocoles accélérés
 
Des phases test il y en a trois. Et plus on avance, plus on élargit le groupe test. Et donc plus ça prend du temps. En clair, il ne faut pas attendre un vaccin opérationnel avant début 2016. Des essais seront conduits normalement début 2015, au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée.
 
Les protocoles, ces " grilles de développement " entre autres des vaccins, sont ici compressées à des délais extrêmement courts. La question du risque se pose donc. Faudra-t-il suivre le protocole habituel : tirer au sort les participants, les uns recevant le vaccin, les autres un simple placebo ? Cette méthode est la plus efficace et rapide pour juger de l’efficacité du vaccin. Mais sur un plan éthique, comment administrer un placebo aux volontaires, compte tenu de la gravité de la maladie ? Ce qui ramène aussi cette " course " à des questions éthiques.