La force de maintien de la paix déployée par l’ONU en RDC est renouvelée

Le Conseil de sécurité de l'ONU a renouvelé le mandat de sa force de maintien de la paix en République démocratique du Congo, vendredi 20 décembre. À la demande de Kinshasa, elle a également commencé à se désengager du territoire.

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Un milicien du Wazalendo

Un milicien du Wazalendo combattant les rebelles du M23 marche à Sake, en République démocratique du Congo, le 31 août 2024.

AP Photo/Moses Sawasawa
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Le Conseil de sécurité de l'ONU a renouvelé, vendredi 20 décembre, pour un an le mandat de sa force de maintien de la paix en République démocratique du Congo (RDC), alors même qu'elle a commencé à se désengager progressivement du pays à la demande Kinshasa.

14.000 militaires et policiers - décompte en date d'août 2024 - sont déployés en RDC dans le cadre de la Monusco, l'une des missions de maintien de la paix les plus coûteuses de l'ONU, avec un budget annuel de plus d'un milliard de dollars.

Ces forces doivent se retirer à la demande de Kinshasa, alors que l'est du pays est en proie à une rébellion menée par le "M23" (Mouvement du 23 mars), qui, selon les experts de l'ONU et plusieurs pays, est soutenu par le Rwanda.

La résolution adoptée vendredi à l'unanimité prolonge "jusqu'au 20 décembre 2025 le mandat de la Monusco en RDC".

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Elle souligne aussi que le Conseil de sécurité soutient "une approche plus flexible et graduelle du retrait de la Monusco compte tenu des conditions de sécurité locales".

La demande d'un retrait accéléré

Après 25 ans de présence, le départ des Casques bleus avait été acté en décembre 2023 par le Conseil de sécurité, malgré ses inquiétudes sur l'escalade de la violence dans l'Est congolais.

Le gouvernement congolais avait réclamé ce retrait accéléré, car il juge la force onusienne inefficace pour protéger les civils face aux groupes armés et milices qui sévissent depuis trois décennies dans l'est de la RDC.

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La Monusco s'est déjà désengagée en juin de la région du Sud-Kivu (Est), mais ses forces sont toujours déployées dans les territoires voisins du Nord-Kivu et d’Ituri. Aucune date n'a été fixée pour un retrait total du pays.

La résolution approuvée, vendredi, limite également les effectifs de la force à 11.500 militaires, 600 observateurs militaires et officiers, 443 policiers et 1.270 membres d'unités de police constituées.

Le Conseil exprime aussi via ce texte son inquiétude face à "la poursuite des violences dans l'est de la République démocratique du Congo et au maintien des tensions entre le Rwanda et la RDC".

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Il affirme que "la RDC continue de souffrir de cycles de conflits récurrents et évolutifs, et de violences persistantes de la part de groupes armés étrangers et nationaux », mais sans aller jusqu'à accuser le Rwanda de soutenir le M23 ou d'avoir ses propres forces en RDC.

Les autorités du Rwanda démentent l'implication de leurs troupes aux côtés des rebelles du M23 dans le Nord-Kivu.