La France restitue à l’Algérie les restes de 24 combattants algériens

Tapis rouge, haie d'honneur, son du tambour et du canon. L'Algérie a récupéré ce juillet lors d'une cérémonie militaire les restes de 24 de ses combattants tués au début de la colonisation française au 19e siècle, après leur restitution par la France. Il s'agit pour Paris d'un geste d'apaisement dans des relations bilatérales marquées par la question mémorielle. Les restes des ces combattants seront enterrés ce dimanche 5 juillet, jour anniversaire de l'Indépendance.
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Images des restes des 24 combattants algériens arrivés à Alger.
AP Photo/Toufik Doudou
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C'était le 26 novembre 1849, les 6 000 soldats français du général Emile Herbillon se lancent à l’assaut de Zaatcha, une oasis fortifiée du Sud-Constantinoi. L'oasis défendue par des résistants commandés par Ahmed Bouziane, dit le cheikh Bouziane, est capturé. Les survivants sont massacrés. Le cheikh Bouziane est fait prisonnier puis tué. Son corps est décapité.

Et son crâne est exposé sur marché de Biskra, sur une pique, avant d'être envoyé à Paris par un médecin militaire français. 

L'histoire du siège de l'oasis de Zaatcha jette en effet un voile sur une periode peu connue, selon l'historien français Benjamin Stora, celle de la conquête coloniale de l'Algérie de 1830 à 1871.

"On parle beaucoup de la guerre d'Algérie (1954-1962) mais dans le fond, on connaît mal la période de la conquête coloniale. Ces 24 crânes sont ceux de résistants, combattants algériens qui se sont battus au pied des Aurès et dont le chef Cheikh Bouziane a été décapité", indique l'historien.

"Cet épisode traduit la brutalité de la conquête coloniale que l'on connait mal mais qui s'est déroulé sur plusieurs décennies de 1830 à 1871 ", insiste Benjamin Stora.
 

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Le crâne du cheikh Bouziane fait partie des restes de 24 resistants et combattants algériens que la France vient de restituer ce 3 juillet.

Les restes  conservés depuis le 19e siècle dans les collections du Muséum national d’Histoire naturelle de Paris, ont donc été accueillis solennellement par le président algérien Abdelmadjid Tebboune. Recouverts du drapeau national, les cercueils des 24 "chouhada" (martyrs) ont été lentement portés par des soldats au son de 21 coups de canons.
 

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Les restes des 24 combattants algériens arrivent à Alger au Palais de la Culture.
AP