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C'est un simple écran tactile sur lequel les électeurs devront valider leurs choix. Le gouvernement dit ne pas pouvoir se passer de cette machine à voter pour organiser la présidentielle de décembre 2018. En face, l'opposition dénonce une volonté de fraude.
Le rapporteur de la commission électorale, Jean-Pierre Kalamba, présente son produit. Il est sur la table, c'est la machine à voter. "Une imprimante", dit-il, mais surtout une nouvelle technologie, une innovation travaillée depuis plusieurs années, qui va permettre un dépouillement rapide : "Ce n'est pas une machine à tricher, mais une machine à simplifier et à réduire le coût des élections," affirme-t-il.
Sans machine à voter, il n'y aura pas d'élections le 23 décembre 2018
Président de la Céni, Corneille Nangaa
L'électeur glisse un seul bulletin dans la machine pour les trois élections. Pour chacune, la photo des candidats apparaît sur l'écran tactile. "Pour choisir votre candidat touchez sur sa photo et la machine zoome sur le candidat choisi", explique la commission électorale.
Il est possible d'annuler son choix, en cas d'erreur. A la fin de l'opération, la machine imprime les trois noms choisis au dos du bulletin de vote, que l'électeur va plier et glisser dans l'urne.
Selon l'opposition, il s'agit surtout d'un changement de règle :
C'est proscrit par la loi électorale, qui dit dans son article 237ter que le vote électronique ne peut pas être utilisé
Martin Fayulu, député
Les évêques y voient matière à débat, et c'est un point faible. "Nous sommes perplexes de voir que le projet de la commission ne fait pas l'unanimité de la classe politique et ne rassure pas la population, ce qui augure la contestation des résultats."
Mais la Commission électorale a un argument en béton pour imposer sa machine : Pour que les Congolais puissent voter avant le 23 décembre 2018, cette innovation est le seul moyen. Sinon, avertit-elle, il faudra encore attendre plusieurs mois pour des élections.