Après 10 mois de régime militaire suivi d'un bref gouvernement "d'union nationale" aux prérogatives essentiellement techniques, 1,2 millions d'électeurs mauritaniens étaient appelés à élire un nouveau président de la République.
Le général Aziz a été élu dimanche 19 juillet dès le premier tour avec 52% des voix. L'opposition dénonce un "coup d'État électoral".
Avec l'aide d'une junte militaire, legénéral Ould Abdel Aziz avait mené un coup d'État le 6 août 2008 contre le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi qui avait élu en mars 2007.
Le pouvoir du putschiste n'avait jamais été formellement reconnu par l'essentiel de la communauté internationale ni par l'opposition mauritanienne. Le 3 juin 2009, les accords dits "de Dakar" fixaient le cadre d'une sortie de crise et de nouvelles élections.
résultats officiels (contestés par l'opposition)
Le général Aziz officiellement investi
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Il y a un an, le général Aziz prenait la pouvoir grâce à un coup d'Etat. Aujourd'hui la communauté internationale a assisté à son investiture présidentielle.
Commentaire de Emmanuelle Godard 6 août 2009 - 2'22
Victoire contestée du général Aziz
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Le général Aziz, qui avait mené le putsch de 2008, a été élu président de la République dès le premier tour avec 52% des voix. L'opposition dénonce un "coup d'État électoral". Elle a jusqu'à ce soir, mardi 21 juillet, pour déposer un recours devant le Conseil constitutionnel.
Commentaire de Karine Henry 21 juillet 2009 - 1'52
Mohamed Ould Abdel Aziz, de général putschiste à président élu
Le général Mohamed Ould Abdel Aziz, qui a mené le coup d'Etat militaire en août 2008 en Mauritanie avant d'être élu dès le premier tour de l'élection présidentielle, dit vouloir mener une "lutte sans merci" contre la "gabegie" et se présente volontiers comme "le président des pauvres".
Pour ses détracteurs, le général putschiste fait preuve d'un "populisme éhonté" et a utilisé les moyens de l'Etat pour sa propre ambition présidentielle.
Des élections pour rire ?
par Pascal Priestley
Des élections exemplaires dans un climat de libertés acquises… c’était il y a un peu plus de deux ans, en mars 2007.
De l’Union africaine à l’Union européenne en passant par l’Organisation internationale de la francophonie, la communauté internationale saluait non sans arguments l’avènement d’une Mauritanie démocratique promise, disait-on, à devenir un modèle pour le continent.
La leçon aura duré moins de dix-huit mois.
Le 6 août 2008, une junte militaire dirigée par un Général ould Abdel Aziz aux états de services déjà chargés en la matière s’emparait du pouvoir, emprisonnant avant de le placer en liberté surveillée le Président élu Sidi ould Cheikh Abdallahi.
Dix mois plus tard, les accords de Dakar signés entre les principales composantes politiques du pays ouvraient certes la voie à de nouvelles élections. Mais ils entérinaient aussi dans les faits le coup de force de l’armée en confirmant la déposition du pouvoir civil légitime.
Sauf à considérer l’exercice électoral comme une fin en soi dépourvue d'implications. le scrutin d’aujourd’hui ne marque guère, à cet égard, un succès ébouriffant de la démocratie mauritanienne ni de l’État de droit.
Le Général Aziz avait annoncé à l'avance sa victoire au premier tour. Il sera difficile de ne pas voir en celle-ci la légalisation d'un putsch.
Un scrutin “ouvert et libre“
Entretien avec Ahmed Ould Cheikh, journaliste et directeur du journal mauritanien indépendant “Le Calame“