Kinshasa place de grands espoirs en la force d'Afrique australe qui se déploie dans l'est de la République démocratique du Congo. Objectif : récupérer les territoires occupés par les rebelles du M23, selon les déclarations d'un officier de l'armée congolaise.
Image d'archives. Un véhicule blindé de la Monusco quitte leur base dans la ville de Butembo, à l'est de la RDC, 22 août 2022.
Kinshasa compte sur la force d'Afrique australe en cours de déploiement dans l'est de la République démocratique du Congo pour l'aider à "récupérer les territoires" occupés par la rébellion du M23, a déclaré mardi un officier congolais.
"La force de la SADC (Communauté de développement d'Afrique australe) est bel et bien arrivée, elle est avec nous et sa mission est offensive", a affirmé à la presse le lieutenant-général Fall Sikabwe, coordonnateur des opérations militaires congolaises au Nord-Kivu, province en partie occupée depuis deux ans par le M23 ("Mouvement du 23 mars"), soutenu par le Rwanda.
"Ce sont des professionnels, des gens bien équipés, bien entraînés, des unités capables de renverser la situation sur le terrain", a-t-il ajouté, après une réunion conjointe avec des officiers de la force d'Afrique australe, appelée SAMIDRC, au Centre de coordination des opérations (CCO) installé à l'aéroport de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu.
Les militaires sud-africains n'ont toutefois pas pris la parole à l'issue de cette rencontre et aucune précision n'a été donnée sur l'effectif et l'affectation précise de la force de la SAMIDRC, dont le déploiement avait été décidé lors d'un sommet de la SADC en mai dernier.
Depuis mi-décembre, dans la plus grande discrétion, des troupes d'Afrique du Sud, de Tanzanie et du Malawi arrivent à Goma dans le cadre de cette opération.
La SAMIDRC succède à l'opération menée pendant un an par la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC), dont le mandat a pris fin à la demande de Kinshasa qui lui a reproché de cohabiter avec les rebelles du M23 plutôt que de les combattre.
Le 4 janvier, la SADC avait indiqué que la SAMIDRC avait pour objectif de "faire face à l'instabilité et à la détérioration de la situation sécuritaire dans l'est de la RDC".
Les populations déplacées, qui ont dû fuir leurs maisons pour échapper aux combats, "devraient faire confiance" à cette nouvelle mission "offensive", a déclaré le général Sikabwe.
"Parce qu'une mission offensive consiste à récupérer les territoires qui ont été illégalement occupés par l'ennemi et, une fois ces territoires récupérés, la population pourra rentrer" chez elle, a-t-il ajouté.
Selon les Nations unies, la RDC compte près de 7 millions de déplacés, dont 5,5 millions dans l'est.
En dépit de la poursuite des combats et d'une situation humanitaire critique, Kinshasa a par ailleurs réclamé le départ accéléré de la force de l'ONU (Monusco) présente dans le pays depuis 25 ans, la jugeant inefficace pour protéger les civils face aux groupes armés.
Le retrait de la Monusco "a commencé", a déclaré samedi le ministre des Affaires étrangères, en espérant que le processus serait achevé à la fin de cette année.